Les textes de loi issues de la commission et qui seront discutés en séance le 16 décembre visant à modifier les modalités de l’élection présidentielle sont gravissimes sur trois points :
D’abord, en autorisant l’achat d’espace dans la presse, les députés favorisent de fait les grands partis ayant des moyens financiers supérieurs aux autres, ce qui va entraîner un plus grand déséquilibre entre les différents candidats.
De plus, la volonté de supprimer la stricte égalité du temps de parole des candidats pendant la période précédant la campagne officielle, au profit du principe d’équité, est une erreur fondamentale.
L’abstention record à chaque élection, le rejet massif des partis traditionnels, le discrédit des hommes et femmes politiques et la tentation pour un certain nombre d’électeurs de se réfugier vers les extrêmes doivent faire prendre conscience de la nécessaire garantie du pluralisme dans la vie politique française.
L’égalité du temps de parole entre candidats assure l’accès de tous à une information politique pluraliste et individualisée.
Enfin, permettre la publicité de la liste des élus “parrainant” un candidat au fur et à mesure du recueil des “500 signatures” change profondément les règles du jeu et va considérablement renforcer la pression sur les maires parrains, au détriment des candidats proposant une alternative.
Aux dernières élections régionales, ce sont plus de 20 millions de Français qui se sont détournés des urnes. Constatant le rejet massif du tripartisme, les socialistes veulent à tout prix maintenir un système politique en perdition !
A l’ère du zapping médiatique permanent et de la dictature de l’instantané, alors que la fracture économique, sociale et politique entre nos concitoyens est critique, et que notre pays est confronté à une crise de confiance aigüe et inédite, ces différentes mesures sont une aberration.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France