L'édition 2015 de l'« Atlas de la démographie médicale » publié par le Conseil National de l’Ordre des médecins montre, contrairement aux affirmations du gouvernement , que la désertification médicale s’accentue. Elle touche désormais non seulement les zones rurales mais les zones urbaines lorsque les prix du foncier y sont devenus trop lourds et les conditions de vie trop difficiles.
Un effort majeur doit être fait faute d’aller vers une crise médicale globale et sans précédent. La jeune génération médicale, fortement féminisée, n’acceptera plus des conditions de travail de plus en plus dures, parfois dangereuses, pour des honoraires bloqués depuis des années, et qui ne permettent plus l’investissement nécessaire aux spécialités les plus lourdes.
Il faut une aide de l’Etat et des collectivités locales pour rendre abordable l’installation dans des locaux fonctionnels. Il faut une politique beaucoup plus volontariste pour favoriser le regroupement dans des maisons de santé permettant un exercice plus collectif en commun avec les professions para-médicales.
Il faut enfin et surtout une revalorisation des honoraires de 100% pour permettre une juste rémunération et une capacité de financement et d’équipement. Cette revalorisation est indispensable pour remettre les professionnels de santé, au centre de la gestion du système de soins et en finir avec la gestion bureaucratique et technocratique de la santé, inefficace et éternellement déficitaire . Cette revalorisation est indispensable si l’on veut lutter efficacement contre les dépassements d’honoraires et la médecine à plusieurs vitesses.
La politique de régression économique, dirigée depuis Bruxelles, voulue par les socialistes et partagée par la fausse opposition autour des “républicains” (sic), qui sacrifie la croissance et l’emploi, en est incapable.
La désertification médicale menace la santé de tous les français et exige un changement de cap en profondeur.
François MORVAN
Vice-Président de DLF, Délégué à la Santé et au bien-être.