Ce dimanche 17 mai, Mediapart a produit des révélations particulièrement choquantes et préoccupantes sur l’affaire qui a opposé l’ancien trader Jérôme Kerviel et la Société Générale.
Je ne connais que trop bien les méthodes qui régentent la finance mondiale. En 2012 et 2013, j’ai réalisé avec Alain Bocquet un rapport sur la fraude fiscale. Je sais que la France est soumise, comme tant d'autres démocraties, à une omerta générale sur le pouvoir de la haute finance. Le candidat Hollande lui-même n'avait-il pas dénoncé ce pouvoir dans ce discours du Bourget ? On sait ce qu'il en est advenu. Si personne ne sera surpris d’apprendre que les dirigeants de la Société Générale auraient employé des manœuvres révoltantes pour faire croire que la direction ignorait tout des pratiques de ses employés, le témoignage apporté sur la façon dont les investigations ont été menées par la justice mettent directement en cause l’intégrité de notre Etat de droit.
Le témoignage de la commandante de la brigade financière, Nathalie Le Roy, au demeurant reconnue pour son sérieux, ne révélerait pas moins qu’un scandale d’Etat. Alors que la confiance des Français dans leurs institutions ne tient plus qu’à un fil, la transparence est impérative. Aussi je soutiens la proposition de mon collègue Yann Galut pour instaurer une commission d’enquête parlementaire. Je demande cependant que cette commission élargisse son champ d’investigation à l’influence générale des grandes banques françaises et étrangères sur notre pays. Personne ne comprendrait que cette demande n’aboutisse pas.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la France