La révélation d’un espionnage de grande ampleur, pour le compte des Etats-Unis, de hauts dirigeants français par les services secrets allemands est gravissime.
Elle met en lumière le caractère tout relatif du « couple franco-allemand », qui s’il était réel aurait dû au minimum prémunir notre pays contre de tels agissements. A fortiori lorsque ceux-ci sont accomplis au bénéfice d’une puissance non-européenne qui, pour être amie, n’en reste pas moins une redoutable concurrente…
D’ailleurs, lorsque l’espionnage de dirigeants allemands par la NSA américaine a été révélé, Angela Merkel avait elle-même déclaré que « l’espionnage entre amis ça ne se fait pas ! ». On ne peut qu’approuver, à plus forte raison encore lorsque l’amitié en question est celle entre la France et l’Allemagne, dont la réconciliation historique est nécessaire à la paix sur le continent et constitue le socle d’une construction européenne particulièrement exigeante !
Ainsi, la France qui fait beaucoup d'efforts pour se conformer aux règles européennes d'inspiration allemande malgré ce qu'il lui en coûte, ne peut pas, en retour, accepter d’être traitée de la sorte.
En conséquence, la chancelière allemande doit présenter immédiatement les excuses de son pays à la France et au Français.
Elle devra, enfin, veiller à ce que toute la lumière soit faite sur le rôle respectif de chacun, en particulier celui de son actuel ministre de l’Intérieur, Monsieur de Maizière, responsable des services secrets auprès d’elle et son plus proche collaborateur depuis des années.
De son côté, le gouvernement français doit défendre la dignité nationale, en réservant à cette ténébreuse affaire toute la fermeté, l’attention et le sérieux qu’elle mérite, sans se laisser intimider par la place centrale que sa voisine occupe dans l’Union européenne.
Nicolas Dupont-Aignan,
Député de l’Essonne,
Président de Debout la France