Le triplement des moyens financiers des opérations de surveillance maritime en Méditerranée «Triton » pour les côtés italiennes et maltaises, et «Poséidon» pour les côtes grecques, décidé par les Ministres européens, ne suffira pas à endiguer l’afflux de migrants en Europe.
Il est évident qu’il est primordial de sauver les malheureux migrants qui dans l'espoir d'un illusoire Eldorado confient leur sort à des "passeurs".
Néanmoins, la vraie question est de savoir comment régler le cas de la Libye, véritable porte de sortie des migrants. Le silence assourdissant de ceux qui sont à l'origine de l’intervention en Libye, et donc directement responsables de la déstabilisation toute entière d’une région, est d’ailleurs révélateur du malaise que suscitent ces erreurs passées d'une politique étrangère basée sur l'émotion.
L’ONU, en concertation avec le Conseil de Sécurité, doit intervenir en Libye pour stabiliser la région et reconstruire un Etat capable de garantir les contrôles aux frontières.
De plus, la répartition des demandes d'asile entre les différents européens, évoqué lors de ce sommet extraordinaire, serait un formidable appel d’air qu’il faut à tout prix éviter. Cette décision n’aurait aucun sens puisque l’absence de contrôle aux frontières en Europe favoriserait la libre-circulation de ces migrants !
Seul le retour des contrôles aux frontières intérieures de l’Union européenne par la renégociation des accords de Schengen et une politique ambitieuse de co-développement avec les pays les moins développés peuvent mettre un terme au déferlement sans contrôle et sans limite de toute la misère du monde sur le Vieux continent.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la France