Face aux mutations du marché du courrier et à cause de ses performances insuffisantes, La Poste, c’est-à-dire l’Etat, veut diminuer drastiquement le nombre de ses bureaux dans les villes moyennes et grandes.
Pas moins de 7000 bureaux sur un peu moins de 10 000 disparaitraient ainsi corps et bien, soi-disant remplacés par des points-relais… en supermarchés ! Ce projet à courte vue comptable est inacceptable.
Tout d’abord, il n’est pas évident que les supermarchés urbains aient la faculté matérielle d’accueillir ces points-relais, dont la pérennité sera, de surcroît, fatalement laissée au bon vouloir souverain des patrons de magasins.
Ensuite, c’est la relation de confiance entre usager et postier dans son environnement identifié qui va être abîmée, ce qui pourrait être une cause d’inégalité devant le service public, en particulier au détriment des personnes fragiles et âgées. Sans compter que la disparition de ces milliers de structures de lien social va gravement déchirer le tissu urbain, ce qui sera d’autant plus grave dans les quartiers populaires et les petites villes en déprise.
Enfin, ces fermetures très nombreuses ne pourront qu’entraîner la disparition de dizaines de milliers d’emplois, alors que le chômage, hélas, bat chaque mois de nouveaux records historiques. Le gouvernement prétend favoriser l’emploi, la cohésion sociale et territoriale, mais il fait exactement l’inverse en tant qu’employeur.
Au lieu de faire la morale aux chefs d’entreprises, accusés de ne pas saisir la balle au bond d’une reprise plus espérée que constatée, il est grand temps qu’il se soucie d’abord de balayer devant sa propre porte.
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Député de l’Essonne *
Président de Debout la France