Michel Sapin vient de l’avouer : la France ne réussira pas à réduire son déficit à 3% de son PIB. Ce n’est pas surprenant, en prélevant 69 milliards d’euros entre la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et le début de celui de François Hollande, les gouvernements successifs ont cassé la croissance et creusé les déficits. La demande intérieure a chuté alors que l’euro est trop cher pour que nos entreprises puissent exporter.
Cette incapacité à retrouver le chemin de la croissance provient directement d’une monnaie inadaptée à notre économie. L’euro, chroniquement surévalué, impose un taux de change unique, qui ne peut pas convenir à des pays européens différents en matière de productivité, de taux d’inflation structurel ou de spécialisation économique.
L’impossibilité pour la France de pratiquer une dévaluation compétitive pour redonner un souffle à nos exportations rend la tâche du gouvernement infaisable. Un maintien de notre pays dans la zone euro casse toute reprise de la croissance.
Cet aveuglement est d’ailleurs symbolisé par les propos de Christian Noyer ce matin sur Europe 1. En critiquant une possible sortie de l’euro, le Gouverneur de la Banque de France défend une politique destructrice d’emplois qui ressemble à celle de Pierre Laval en 1935 et à son programme revendiqué de « déflation » – qui mit par terre l'économie française à la veille de la guerre.
Le fait que le Gouverneur de la Banque de France se fasse l’avocat d’une politique qui nous conduit à un suicide économique illustre l’incompétence et l’arrogance de notre classe dirigeante en économie.
Christian Noyer n’a apparemment pas constaté que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont fait le contraire de ce qu’il préconise, ayant eux choisi une dévaluation compétitive avec les résultats que nous connaissons : retour de la croissance, consommation en hausse et réelle inversion de la courbe du chômage.
En provoquant une dévaluation de la monnaie française de l’ordre de 15 à 20% face aux principales devises, la sortie de l’euro offrirait les mêmes conditions du retournement tant attendu.
Puisqu’Angela Merkel refuse toute flexibilité de la monnaie unique (et ce n’est pas les quelques mesures de la BCE qui feront illusion), la seule solution pour notre pays est de retrouver sa liberté monétaire.
S’il est évident qu’une réduction des dépenses est primordiale, elle doit se faire dans un second temps, une fois la croissance retrouvée.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la République