La décision, annoncée par le président de la République, de livrer des armes aux Kurdes d’Irak est la première initiative d’importance prise par la France depuis l’éclatement de la crise déclenchée par l’offensive des djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant.
Pour autant, ni ce geste ni les actions d’aide humanitaire décidées dans l’urgence ne constituent la rupture indispensable avec la politique étrangère suiviste qui consiste à soutenir contre l’évidence les seuls intérêts des Etats-Unis et de leurs satellites arabes au lieu d’oeuvrer à la pacification et à la reconstruction du Proche-Orient
Il est impératif que le chef de l’Etat réoriente la politique étrangère de notre pays, de telle façon que la France retrouve son rôle traditionnel de puissance médiatrice dans cette région du monde.
1/ La France doit clarifier au plus vite son attitude vis-à-vis de la Syrie en cessant de soutenir une opposition contaminée et instrumentalisée par l’islamisme
2/ La France doit contribuer à réintégrer la Russie dans le concert des nations pour que celle-ci soit pleinement associée à la solution de la crise irakienne
3/La France doit obtenir de l’ONU, seule entité légitimement fondée à faire prévaloir le droit sur la force, l’organisation d’une conférence internationale de la paix, réunissant, outre les membres permanents du Conseil de sécurité, les puissances régionales concernées, dont la Syrie et l’Iran
4/ Quelles que soient les difficultés de l’heure, la France, si elle veut retrouver sa crédibilité, se doit de maintenir ses forces armées à la hauteur des responsabilités qui sont les siennes et des engagements qui sont les siens.