Tous les clignotants du pays étant passés au rouge vif, le Premier ministre vient de faire une découverte de taille : l’effet particulièrement dépressif des contraintes européennes sur l’économie française.
Euro cher qui lamine l’industrie et favorise les produits allemands, lutte contra-cyclique contre l’inflation qui menace de se transformer en déflation, politiques austéritaires qui aggravent l’état des finances publiques au lieu de les assainir, la liste des méfaits économiques européens est longue, en effet.
Hélas, cette découverte intervient bien tard, au bout de deux années pour rien. Certes, « mieux vaut tard que jamais ». Mais serait-ce trop demander au gouvernement de ne pas attendre de partir en vacances pour dire la vérité aux Français ? Mieux, de ne pas attendre la rentrée pour agir, plutôt que de laisser en plan la France à la faveur du mois d’août ?
Trêve de plaisanterie : chacun aura compris l’absence de sérieux de cette nouvelle tentative de communication gouvernementale… De toute évidence, le faux exercice de vérité du Premier ministre ne vise qu’à faire pression sur Bruxelles pour obtenir son indulgence sur les déficits français – qui seront bien entendu au-delà de 3% du PIB l’année prochaine.
D’ailleurs, Manuel Valls l’affirme lui-même : « le pire serait d’envisager de faire demi-tour au milieu du chemin », manière de dire qu’il ne changera rien à sa politique qui se soumet aux contraintes mortifères de Bruxelles au lieu de s’en affranchir. Bien sûr, lorsqu’on s’enfonce dans les sables mouvants il vaut mieux continuer tout droit… C’est bien connu, on ne change pas une politique qui perd !
Finalement, le gouvernement a bien raison de vouloir partir en vacances. Dommage qu’elles ne soient pas définitives…
Dominique JAMET
Vice-Président de Debout la République