Le président de la République, dans un curieux mélange des genres, profite de sa visite diplomatique en Turquie pour déminer la campagne européenne du PS. Outre que le procédé est déloyal et peut-être même à la limite de la légalité, il montre aussi par son contenu combien la gauche désormais au pouvoir veut continuer à enfumer les Français sur cette question majeure pour l’avenir de la France et du continent.
Tout d’abord, le chef de l’Etat prend un engagement qui ne le concernera pas, puisqu’il ne sera plus président lorsque l’adhésion turque sera concrètement sur la table. Et comment croire un instant que le PS prendra alors le risque de voir plusieurs décennies de négociations avec Ankara anéanties par un référendum dont le résultat est connu d’avance ?
D’ailleurs, en février 2008, lors de la ratification parlementaire du traité de Lisbonne – resucée de la Constitution européenne rejetée par le suffrage universel – le premier secrétaire du PS d’alors, un certain François HOLLANDE, nous avait donné à voir avec quelle molle détermination il défendait le référendum, pourtant officiellement cheval de bataille de son parti face à Nicolas SARKOZY.
Peu digne de foi dans son attachement au référendum, le chef de l’Etat ment en affirmant que le référendum sera obligatoire pour ratifier l’adhésion de la Turquie à l’UE : en effet, un vote conjoint au 3/5 de l’Assemblée nationale et du Sénat peut parfaitement aboutir à une ratification parlementaire en Congrès, en escamotant le peuple donc.
Bref, en pleine précampagne européenne pour le compte du PS, le président de la République veut enfumer les Français sur la Turquie. Et sans doute leur faire oublier que le gouvernement français a autorisé l’ouverture d’un 13ème chapitre de négociation en novembre dernier, engrenage qui mène fatalement à l’adhésion comme il en a toujours été ainsi avec l’accueil de nouveaux pays membres.
Debout la République continuera de s’opposer avec fermeté et énergie à cette perspective dangereuse pour l’avenir de l’Europe comme de la Turquie et ne manquera pas, sur ce dossier en particulier, d’alerter les Français sur les mensonges des partis du système dans le cadre de la campagne européenne naissante.
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Député de l’Essonne
Président de Debout la République