Sauver Peugeot-Citroën, qui doit demeurer un fleuron de l’industrie française, est bien entendu une nécessité.
C’est pourquoi le choix du gouvernement de faire monter le chinois Dongfeng au capital de l’entreprise, dans le cadre d’une augmentation de capital de 3 milliards d’euros, ne peut qu’inquiéter : quel avenir pour la pérennité de l’entreprise en France, quelles garanties contre le pillage technologique ?
En autorisant ce géant chinois de l’automobile à mettre le pied dans la porte du capital de Peugeot, celui-ci devant en détenir 14% à parité avec l’Etat et la famille, la France choisit une solution de facilité et prend des risques inconsidérés. Elle récompense, au lieu de la combattre, la triche monétaire d’un pays qui sous-évalue délibérément sa monnaie et finance même à tour de bras ses entreprises par de l’argent public.
Les responsables de notre pays nous ont habitués à citer en exemple l’Allemagne dès qu’il s’agit d’en copier les travers monétaires et macroéconomiques. Mais pourquoi, dans ces conditions, ne pas imiter le protectionnisme allemand qui a remis sur les rails Volkswagen, tout en la mettant à l’abri de la prédation extérieure par un verrouillage habile des droits de vote au sein du Conseil d’administration ? A cet égard, le gouvernement français donne le sentiment de naviguer à vue, là où une stratégie de long terme, tenue fermement dans la durée, s’impose.
S’il est un changement de mentalité que nos gouvernants doivent faire, c’est pourtant bien celui-là, avec la mise en place d’un protectionnisme industriel efficace, parce qu’intelligent. Faute de quoi, on en est réduit à se poser la lancinante question : Peugeot, le début de la fin ?
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Député de l’Essonne
Président de Debout la République