Crise ou pas crise, il y a une chose qui ne change jamais : c'est l'augmentation des péages autoroutiers.
Au 1er février 2014 les tarifs devraient augmenter de 1,14% en moyenne après une hausse de 2,24% cette année. En 5 ans c'est une augmentation de plus de 11% subie par les automobilistes français !
Cet été un rapport accablant de la Cour des Comptes est venu confirmer ce que je dénonce depuis la privatisation des autoroutes en 2006. Les tarifs sont fixés de façon obscure et ne correspondent pas à la réalité de l'inflation. Alors que le pays risque de basculer dans la déflation, les sociétés d'autoroutes, avec l'aval du gouvernement, imposent une nouvelle hausse injustifiée.
Les autoroutes ont été construites avec l'argent de nos impôts, ceux de nos parents et grands-parents. Pourtant depuis 2006 des sociétés privées sont propriétaires de ce qui devrait appartenir à tous les Français. Pire, ces sociétés en profitent pour réaliser des bénéfices surréalistes (près de 2 milliards d'euros par an).
La révolte contre l'écotaxe a eu pour origine le retour de l'octroi de l'Ancien régime sur nos routes nationales et départementales. Cet octroi, il est une réalité depuis 2006 sur nos autoroutes. L'argent des péages ne sert ni à la construction de nouvelles routes, ni au développement de transports alternatifs. Il sert uniquement à engraisser des monopoles privés. Et ça ne va pas s’arrêter demain puisque le gouvernement compte prolonger de 3 ans les concessions (jusque vers 2033 !). La privatisation des autoroutes, c'est le scandale Ecomouv' puissance 10. Ce racket des péages autoroutiers doit s'arrêter au plus vite.
Des mesures simples, immédiates et raisonnables peuvent permettre de rétablir l'intérêt général :
- Le rachat par l’État des sociétés d’autoroutes au prix où elles ont été vendues en 2006, diminué des bénéfices réalisés par ces sociétés depuis 7 ans
- La suppression progressive des péages pour toutes les autoroutes amorties (notamment l’A10)
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République