Aujourd'hui la Cour des Comptes révèle dans un nouveau rapport les relations ambiguës entre l’État et les sociétés d'autoroutes. Elle souligne notamment que les tarifs des péages sont fixés de façon très obscure et ne correspondent pas à la réalité de l'inflation..
Avec ce rapport, la Cour des Comptes confirme le racket que je dénonce depuis la privatisation des autoroutes en 2006. Je me félicite donc aujourd'hui qu'une des plus hautes juridictions de l’État se range derrière mon avis.
Les autoroutes ont été construites avec l'argent de nos impôts, ceux de nos parents et grands-parents. Pourtant depuis 2006 des sociétés privées sont propriétaires de ce qui devrait appartenir à tous les Français. Elles font des milliards d'euros de profits sur des autoroutes largement rentabilisées. Cette année encore les tarifs des péages ont augmenté de 2,24% en moyenne, bien au-dessus de ce qu'autorise l'inflation.
Pendant la présidentielle j'avais fait du racket des péages un de mes combats emblématiques. L’élection de François Hollande n'a rien changé comme le prouve la nouvelle hausse accordée en février.
Depuis début juillet les militants de Debout la République (DLR) distribuent sur les péages un nouveau tract pour dénoncer le racket de ces sociétés. Intitulé "Le racket, c'est maintenant" et déjà imprimé à 500 000 exemplaires, vous pouvez le retrouver en cliquant ici.
A l'heure où on baisse le taux du livret A sous prétexte que l'inflation est moins forte que prévue, il est paradoxal d'augmenter les péages autoroutiers du fait de l'inflation…
Alors que l'Etat a décidé de stopper net la plupart des projets de ligne à grande vitesse (LGV), on se demande pourquoi on laisse des sociétés privées s'engraisser sur le dos des automobilistes Français. L'argent des péages devrait servir à investir dans des infrastructures d'avenir comme les LGV. Les bénéfices réalisés chaque année par Vinci, Eiffage et les autres sociétés d'autoroutes couvriraient en grande partie l'investissement nécessaire.
En réalité le racket des péages autoroutiers révèle une fois encore que le gouvernement est couché devant les intérêts privés de grandes sociétés. François Hollande, comme ses prédécesseurs, a renoncé à servir l'intérêt général. Les Français en payent le prix fort au moment de passer au péage.
Pourtant des mesures simples, immédiates et raisonnables peuvent permettre de rétablir l'intérêt général :
- Le rachat par l’État des sociétés d’autoroutes au prix où elles ont été vendues en 2006, diminué des bénéfices réalisés par ces sociétés depuis 7 ans
- La suppression progressive des péages pour toutes les autoroutes amorties (notamment l’A10)
Il suffit d’avoir le courage de le faire !
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République