Aujourd'hui se tient à Paris une grande journée de mobilisation pour l'élevage français. Tout naturellement je m'y rendrai. Pendant la présidentielle j'avais fait de la défense de notre agriculture un thème majeur de ma campagne. Durant la recherche des parrainages j'avais parcouru de long en large nos campagnes et visité nombre d'exploitations agricoles.
L’élection de François Hollande n'a rien changé au statut extrêmement précaire de nos agriculteurs. Plus que jamais ils sont en danger.
La hausse exponentielle des charges menace leur métier. Aujourd'hui le lait se vend au même prix qu'il y a 20 ans mais les charges ont explosé. Et à l'autre bout de la chaine le consommateur voit des prix toujours plus haut. En 2008 gauche et droite avaient décidé de supprimer les prix planchers du lait. Une fois encore les politiques avaient cédé aux injonctions de Bruxelles et à la pression des grands groupes. Nos exploitants laitiers sont désormais à la merci de compagnies comme Lactalis qui obligent les agriculteurs à signer des contrats de 5 ans sans aucun prix mentionné. On voit ici les conséquences très concrètes de l'abandon des politiques.
Dans une agriculture mondialisée la France ne se bat pas à armes égales. Elle subit un dumping social et environnemental à l'intérieur même de l'Union européenne. En effet nos exploitations porcines sont mises à mal par les exploitations allemandes qui emploient des ouvriers sans payer de charges, ou engagent des ouvriers d'Europe de l'Est avec des salaires de misère grâce à la directive Bolkestein…
Notre élevage doit vivre avec des contraintes immenses et d'un autre côté on ne capitalise même pas sur nos avantages. L'agriculture française est reconnue dans le monde entier pour sa qualité. Pourtant les plats cuisinés n'ont même pas besoin d'inscrire l'origine de la viande utilisée. On laisse des aliments potentiellement dangereux entrer sur notre territoire et de l'autre côté nos agriculteurs, avec le plus haut standard de qualité au monde, crèvent. Voilà le paradoxe français !
Cette journée de mobilisation doit servir à réveiller François Hollande et Stéphane Le Foll qui font preuve de la même passivité que leurs prédécesseurs. Comme toujours l'absence de courage politique coûte cher à la France. C'est ça la vérité.
Voici les 5 priorités de Debout la République pour pérenniser l'élevage français :
- fixer des prix planchers garantis pour rétablir un rapport de force avec les industriels comme Lactalis
- exonérer de charges patronales les ouvriers agricoles et exonérer les agriculteurs de la TIPP sur les carburants
- rendre obligatoire l'étiquetage d'origine y compris pour les plats cuisinés
- instaurer un contrôle aux frontières nationales (y compris pour les produits venant de pays de l'Union européenne)
- défendre notre agriculture dans la renégociation de la PAC. L'Union européenne coûte chaque année 7 milliards à la France. Nous sommes donc en position de force pour négocier
Il est hors de question de laisser notre élevage – un des atouts formidables de la France – mourir sans agir. Les solutions existent mais une fois encore il faut du courage politique.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République