Elisabeth de Gaulle vient de nous quitter. Deuxième des trois enfants du général après l’amiral Philippe de Gaulle, elle est morte mardi à l’âge de 88 ans. Nous apprenons son décès ce vendredi par ses proches. Debout la République, parti gaulliste par excellence, tient à lui rendre hommage et à s’associer à la douleur de sa famille.
Pendant l’Occupation, elle avait suivi son père à Londres, avait terminé ses études secondaires à Shrewsbury avant de fréquenter l’Université d’Oxford. Elle avait épousé, en 1946, Alain de Boissieu, jeune officier qui avait commandé en 1940 l’une des dernières charges de cavalerie sabre au clair pendant la campagne de France puis qui avait rejoint de Gaulle à Londres, dès 1942, après une évasion spectaculaire. Il avait fait partie de la deuxième DB du général Leclerc qui avait pris le Berghof, le nid d’aigle bavarois d’Hitler.
Fidèle du premier cercle, Alain de Boissieu avait sauvé la vie de son beau-père, devenu président de la République, lors de l’attentat du Petit-Clamart. Par la suite, il avait commandé l’Ecole militaire de Saint-Cyr, avait été chef d’état-major de l’Armée de terre et grand chancelier de la Légion d’honneur. En 1981, il avait démissionné de cette fonction pour ne pas avoir à remettre le collier de grand maître de l’Ordre à François Mitterrand, nouvellement élu président de la République, car il lui reprochait d’avoir traité son beau-père de « dictateur » dans Le Coup d’Etat permanent (1964). Alain de Boissieu était lui-même décédé, il y a sept ans.
Discrète, Elisabeth de Gaulle-de Boissieu avait été à ses côtés tout au long de sa carrière et avait élevé leur fille, Anne, née en 1959 et prénommée ainsi en souvenir de la troisième fille du général, atteinte de trisomie et décédée à vingt ans, en 1948.
Elisabeth de Gaulle-de Boissieu qui adorait sa sœur avait présidé pendant dix ans la Fondation Anne de Gaulle, créée par ses parents pour s’occuper des jeunes filles handicapées et sans ressources. Elle sera inhumée à Colombey-les-deux-Eglises, auprès de ses parents et de son époux. Nous aurons désormais une pensée émue pour elle, lors de la journée du souvenir que DLR consacre tous les ans au fondateur de la Cinquième République, à Colombey.
Eric Anceau
Membre du Bureau de DLR
Délégué national à l'Assimilation et à la Cohésion nationale