En avouant posséder des comptes dans des paradis fiscaux à l’étranger, Jérôme Cahuzac vient de montrer son véritable visage à la France entière. Celui que François Hollande avait nommé capitaine de la caserne de pompiers est en réalité un pyromane.
Cette affaire démontre l’immoralité de certains dirigeants qui donnent à longueur de journées des leçons de morale qu’ils ne s’appliquent même pas à eux-mêmes. Jérôme Cahuzac n’était pas n’importe qui. C’était le ministre du Budget, celui-là même qui était censé mené la bataille contre l’exil fiscal, celui-là même qui a imposé pendant près d’un an un remède de cheval aux Français.
Au-delà du cas personnel de Jérôme Cahuzac, cette affaire expose le décalage flagrant entre certaines élites qui se croient au-dessus des lois et l'écrasante majorité de la population qui doit accepter chaque jour des sacrifices toujours plus grands. François Hollande, en tant que chef de l’État, doit s'expliquer sur cette affaire. Comment a-t-il pu laisser un homme coupable d'exil fiscal à la tête de Bercy ?
Avec mon collègue le député Alain Bocquet, nous préparons en ce moment un rapport sur les "parasites" fiscaux. Depuis plusieurs mois nous multiplions les auditions à huis-clos et découvrons des pratiques ahurissantes à tous les niveaux. L’État s'est laissé désarmer et la France a aujourd'hui pris un retard considérable dans la lutte contre l'exil fiscal.
Aux États-Unis et en Allemagne par exemple, les administrations se sont donnés les moyens de se procurer les listings des détenteurs de comptes à l'étranger. C'est pourquoi cette affaire Cahuzac démontre l'urgence de se procurer les listings en question pour découvrir qui possède des comptes à l'étranger.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République