Ce mardi, nous avons appris que le groupe Kem One s’était déclaré en cessation de paiement, mettant en péril cinq sites industriels et 1300 emplois.
Cette situation dramatique est malheureusement la conclusion logique d’un montage financier obscur qui a vu un joyau industriel français bradé à un investisseur étranger tantôt peu scrupuleux, tantôt incompétent, M. Klesch.
En juillet 2012, j’étais l’un des seuls hommes politiques à contester la cession de certaines activités du chimiste français Arkema, lui-même démembré quelques années plus tôt de Total. Non seulement Arkema avait cédé cinq usines pour un seul euro symbolique, mais avait également versé à M. Klesh plus de 100 millions d’euros de trésorerie, effacé 410 millions de dettes et provisionné 40 millions d’euros pour éponger un éventuel plan social…
Curieuse « vente » que ce don de près de 600 millions d’euros d’une multinationale française à un cow boy de la chimie !
Depuis, les relations se sont envenimées, le nouveau propriétaire estimant qu’Arkema avait menti sur la situation des sites industriels. M. Klesch demande depuis 310 millions supplémentaires !
Une fois encore, l’industrie est victime de manœuvres financières proches de l’escroquerie organisée. Depuis la disparition de Rhone-Poulenc et la privatisation de Total, la chimie française est désarmée face aux prédateurs divers et variés.
La valeur et la compétitivité des travailleurs français n'y sont pour rien, c'est bien l'absence de stratégie industrielle qui expose l'industrie nationale.
Il est grand temps qu’Arkema, mais aussi Total, prennent leur responsabilité. On ne peut pas brader impunément le travail des Français, au pire, organiser la faillite d’activités stratégiques à travers des cessions-acquisitions obscures.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République