Depuis que la radio RTL a révélé que la société Spanghero aurait importé 57 tonnes de mouton britannique découpées mécaniquement, Stéphane Le Foll a pratiquement disparu des écrans radar. Ce matin il a fait une timide apparition et s'est contenté de rejeter la faute de son inaction sur les Pays-Bas qui n'auraient apparemment transmis aucune information sur le trader batave incriminé.
A quoi sert un ministre de la République ? Est-ce que M. Le Foll a une utilité à part inaugurer le Salon de l'Agriculture ? Les Français doivent se poser la question ce matin.
Dans cette affaire, l'attentisme du gouvernement est très inquiétant. Contrairement au scandale de la viande de cheval, cette nouvelle fraude révèle un risque sanitaire réel. Surtout, il démontre que les risques n'ont toujours pas été identifiés par le gouvernement. Plus d'un mois après le début du scandale, beaucoup trop de questions restent sans réponse. On joue ici avec la santé des consommateurs, ce qui est inadmissible. Le silence de M. Le Foll n'est plus tolérable.
A la suite de l'émotion suscitée par la première fraude, M. Le Foll avait promis de négocier à Bruxelles l'étiquetage des plats cuisinés. Un mois après, on n'a aucune nouvelle…
Dans ce genre d'affaires, on ne peut pas attendre. Il ne s'agit même plus de principe de précaution puisque le risque est réel et avéré.
Cette affaire démontre encore une fois la soumission du gouvernement à Bruxelles et à un système européen devenu fou. La sécurité sanitaire et alimentaire minimum n'est même plus garantie aux consommateurs. La faute à une absence totale de contrôle sanitaire pour les produits importés en France. Alors que notre filière agricole est connue pour son haut standard de qualité, on laisse rentrer sur notre territoire des produits dont on ne sait pratiquement rien.
Quand est-ce que les gouvernements successifs comprendront que les Français attendent des actes ? Ils ont été élus pour prendre des décisions et pas pour rejeter toujours la faute sur d'autres.
M. Le Foll doit se réveiller et sortir de son hibernation. Il doit d'abord retirer immédiatement l'agrément sanitaire à Spanghero. Puis, dès que possible, il doit rétablir – au moins temporairement – un contrôle sanitaire aux frontières pour toutes les importations. Le gouvernement est là pour protéger les Français et pas pour regarder passer les trains.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République