Le gouvernement nous avait promis avoir identifié et donc circonscrit le risque sanitaire suite au scandale de la viande de cheval. Ce matin, la radio RTL nous apprend qu'il n'en est rien. La société Spanghero, déjà au centre des critiques, aurait importé 57 tonnes de mouton britannique qui ont été découpées mécaniquement. Or cette pratique est interdite car des bouts d'os et de moelle peuvent être mélangés à la viande et au final elle peut être un vecteur de propagation de la maladie de la vache folle.
Contrairement au scandale de la viande de cheval, ce nouvel élément révèle un risque sanitaire réel. Surtout, il démontre que les risques n'ont toujours pas été identifiés par le gouvernement. Plus d'un mois après le début du scandale, beaucoup trop de questions restent sans réponse. On joue ici avec la santé des consommateurs, ce qui est inadmissible.
Encore une fois, l'amateurisme et la naïveté de ce gouvernement sont clairement responsables. En effet, Stéphane Le Foll avait levé au bout de 48 heures l'interdiction de commercialiser pour Spanghero. Comme je l'avais prévu, on découvre que M. Le Foll a joué aux apprentis sorciers. Alors que les services sanitaires n'avaient même pas fini leur enquête, le ministre de l'Agriculture avait donné quitus à la Spanghero. En procédant ainsi, le gouvernement a jeté la suspicion sur toute notre filière alimentaire. Aujourd'hui la défense de Barthélémy Aguerre, le patron de Spanghero, est toujours aussi dilettante. Il parle "d'une négligence, rien de grave, qu'en tout état de cause Spanghero n'y était pour rien, une nouvelle fois trompé par son fournisseur". M. Le Foll tombera-t-il encore dans le panneau ?
Cette affaire ne se limite pas seulement à l'entreprise de Castelnaudary. Elle illustre la folie du système européen qui ne garantit même pas une sécurité sanitaire et alimentaire minimum aux consommateurs. En effet, encore une fois, cette viande est issue de l'importation. Pour se justifier, Barthélémy Aguerre précise : "Spanghero ne sera pas condamné pour cela en justice, cette viande n'aurait tout simplement pas dû quitter la Grande-Bretagne, ce n'est pas de notre faute". Le pire est qu'on ne peut pas lui donner complètement tort. La faute vient de l'absence totale de contrôle sanitaire pour les produits importés en France. Alors que notre filière agricole est connue pour son haut standard de qualité, on laisse rentrer sur notre territoire des produits dont on ne sait pratiquement rien.
Maintenant fini de jouer ! Le gouvernement doit d'abord retirer immédiatement l'agrément sanitaire à Spanghero. Puis, dès que possible, il doit rétablir – au moins temporairement – un contrôle sanitaire aux frontières pour toutes les importations. Le gouvernement est là pour protéger les Français. Il doit prendre ses responsabilités dès aujourd'hui.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République