Lundi 11 mars, le Parisien a révélé que le gouvernement français devrait débourser 9 milliards d’euros d’ici trois ans pour régler les condamnations prononcées par la Commission européenne, en raison d’une accumulation d’impôts qui ne respecteraient pas le droit européen. Alors que l’Union européenne met ainsi la France à l’amende comme un vulgaire chauffard, le gouvernement paye et se tait. L’humiliation ne semble blesser ni le Président de la République ni le Premier ministre. Mais elle blesse le peuple français.
Elle le blesse tout d’abord financièrement. Dans la situation actuelle de notre pays, l’Etat doit concentrer tous ses moyens pour préserver la cohésion sociale et pour investir dans l’industrie de demain. Or, parmi les impôts dénoncés par Bruxelles, certains participent de la solidarité nationale : taxes sur les placements financiers réalisés en France par des étrangers, subventions aux producteurs de fruits et légumes, etc. Au-lieu de cela, le gouvernement est sommé par ses maîtres de grignoter ses faibles marges de manœuvre en guise de punition pour ses manquements à l’idéologie de la Commission.
Elle le blesse aussi et surtout dans son identité et dans sa souveraineté. Plus que l’amateurisme des gouvernements successifs de droite comme de gauche, cette ardoise de plusieurs milliards d’euros révèle que le PS et l’UMP ne sont plus au service de la France et des Français, mais d’un groupe d’oligarques non-élus réfugiés à Bruxelles. Elle n’est que le résultat d’une succession d’abandons et de démissions : après que Nicolas Sarkozy eût bafoué le vote souverain du peuple français en imposant un traité de Lisbonne copie conforme du traité constitutionnel, François Hollande s’est couché devant l’Allemagne en entérinant le traité budgétaire (TSCG) imposé par Angela Merkel sans en renégocier la moindre clause, contrairement à sa promesse de campagne.
Les « sanctions » que je dénonce aujourd’hui sont les premiers effets concrets du TSCG. L’ensemble de la classe politique française se tait et préfère avaler cette humiliation ? Pas à DLR car nous ne transigeons ni avec l’indépendance ni avec la souveraineté de la France.