Depuis son arrivée à Bercy, Pierre Moscovici nous dit que le différentiel de compétitivité français n'est ni un problème de monnaie, ni un problème de coût du travail, ni un problème de charges, ni un problème d'échange déloyal… Enfin bref, le pays va mal mais il n'a aucune idée du pourquoi.
Pour celui qui est chargé de faire respecter La Promesse du candidat Hollande à savoir le retour de la croissance, c'est quand même un comble. Mais il ne faut jamais désespérer des éclairs de lucidité, même venant de gens vivant depuis 20 ans avec des œillères. Ainsi M. Moscovici a reconnu aujourd'hui que "l'euro était fort, peut-être d'ailleurs trop fort". Cette litote serait comique si l'avenir des entreprises françaises et l'emploi de millions de Français n'était pas en jeu.
Avec un euro qui évolue autour de 1,36 dollars, tout espoir de reprise de la croissance est annihilé. Ce constat fait consensus chez l’écrasante majorité des économistes dont plusieurs Prix Nobel. D'ailleurs les autres pays l'ont bien compris. Japon et Etats-Unis se livrent depuis un mois à une dévaluation compétitive sans précédent pour booster leur reprise économique. Pendant ce temps-là Mario Draghi en gentil domestique des banques s'évertue à laisser l'euro à un niveau surréaliste. Qui paye l'addition de cet euro trop cher : les PME et les salariés de toute l'Europe et particulièrement en France.
M. Moscovici reconnait donc à demi-mots que l'euro est un poison pour notre économie. C'est bien. Il semblerait que le Ministre de l’Économie se soit fait offrir pour Noël "L’Économie pour les Nuls". C'est un bon début. Maintenant il faudrait que M. Moscovici ait le courage de dire au Président de la BCE et à son homologue allemand, M. Schäuble, que la France ne peut plus accepter une monnaie surévaluée de 25% pour son économie. Le problème est qu'une telle vérité demande le courage de ne pas céder aux injonctions des banques et des marchés financiers. Hélas pour les Français, du courage M. Moscovici en manque cruellement…
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République