En France les semaines s'enchainent et se ressemblent. Alors que les chiffres du chômage ont effacé des tablettes un triste record vieux de presque 20 ans, les annonces de fermeture d'usines vont continuer cette semaine.
Après avoir repoussé l'inévitable, Goodyear va surement annoncer jeudi la fermeture de son usine d'Amiens et la mise sur le carreau de presque 1300 salariés. Le plan social a été repoussé mais l'arrivée des socialistes n'a rien changé à la décision des dirigeants. Pourtant MM. Montebourg et Hollande s'étaient rendus à deux reprises sur ce site dont ils voulaient faire un symbole de l'effondrement industriel. Aujourd'hui c'est l'arroseur arrosé.
Le gouvernement devrait se poser la question de savoir pourquoi les entreprises ne voient aucune perspective malgré le changement de majorité et les multiples annonces comme le crédit d'impôt compétitivité. On peut accuser de tous les maux les dirigeants d'entreprises mais ils ne sont pas bêtes. Lorsque les pneus produits en France coutent 70 euros et sont mis en concurrence avec des pneus chinois importés à 40 euros, la messe est dite.
Le gouvernement est impuissant parce qu'il a choisi de l'être. D'autres pays tout aussi ouverts sur le monde et défenseurs de l'économie de marché comme les États-Unis ou le Brésil n'ont pas été aussi tendres. Pour rétablir la loyauté de l'échange, ils ont choisi de lourdement taxer les importations chinoises de pneus. Le libre-échange, c'est d'abord le juste-échange. Quand on met en concurrence nos ouvriers avec des esclaves en Chine et quand on impose à nos usines les standards environnementaux les plus élevés au monde, il ne faut pas être surpris d'un déséquilibre insurmontable.
Pour l'instant avec les socialistes, seul le chômage est "made in France". Le seul moyen pour inverser la courbe du chômage, c'est de mettre en place un protectionnisme intelligent comme le font tous les pays vainqueurs dans la mondialisation.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République