Aujourd'hui Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a eu une réaction déplacée pour ne pas dire scandaleuse lors des Questions au gouvernement. Répondant à la question d'un député UMP, il a accusé la droite d'être responsable du "retour du terrorisme".
Il est vrai que l'hôte de la Place Beauvau a dû avoir un réveil difficile quand il a appris les chiffres de la délinquance. En effet les dernières statistiques publiées révèlent une explosion des crimes et délits au cours du mois d'octobre, en particulier des violences, qui seraient en hausse de 9% et de 24% en zone gendarmerie, ainsi qu'une augmentation de 8% des atteintes aux biens.
La coqueluche des sondages devrait peut-être apprendre que gouverner ne se résume pas à des éléments de langage et à des saynettes de communication. En tout cas, la réalité des chiffres vient de le faire redescendre sur terre. Mais que pouvait-il espérer ? Malgré ses rodomontades et ses coups de menton républicains, il conduit une politique d'affaiblissement sur la sécurité de nos concitoyens. La baisse des effectifs et le laxisme judiciaire érigée par Mme Taubira en dogme n'ont pas tardé à porter leurs fruits empoisonnés.
Ce n'est pas en jetant à la poubelle le thermomètre des statistiques ou en incriminant ses prédécesseurs que Manuel Valls va rétablir l'ordre public. La solution, ça fait 10 ans qu'on la connait : c'est le recrutement immédiat et en nombre conséquent de policiers et gendarmes dans les zones les plus sensibles, c'est la fin des remises de peine automatiques, c'est le contrôle du trafic d'armes aux frontières, mais c'est aussi une justice enfin rendue au nom du peuple français et non pour des idéologues du Syndicat de la Magistrature.
Pendant la Présidence Sarkozy j'ai ouvertement critiqué l'UMP coupable d'un grand écart entre le discours de fermeté et la réalité. Aujourd'hui je fais le même reproche à Manuel Valls. Cependant il semblerait que celui-ci réagisse moins bien à la critique que ses prédécesseurs. Accuser l'UMP d'avoir permis le retour du terrorisme est absolument scandaleux et même si je ne fais pas partie des victimes de cette diffamation, j'attends du Ministre de l'Intérieur qu'il présente ses excuses. Semaine après semaine, l'opposition gauche-droite n'est même plus caricaturale, elle est obscène.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président Debout de la République