Demain à l’occasion de sa conférence de presse, François Hollande ne sera pas seul ! Mme Merkel lui soufflera sans doute ses réponses à l’oreillette…
En effet les Français ont découvert, par voie de presse, que le ministre de l’économie du gouvernement d’Angela Merkel, Wolfgang Schaüble, avait demandé à cinq « experts » économistes de travailler sur les solutions que la France devrait apporter à la crise.
Ainsi, non contente d’imposer à l’ensemble de l’Europe une rigueur généralisée qui mène le continent à la ruine, l’Allemagne a désormais pour ambition de dicter, purement et simplement, la politique que ses « partenaires » européens doivent suivre. Après tout, François Hollande ayant montré la même ambition servile que Nicolas Sarkozy à accepter la tutelle du T.S.C.G., Mme Merkel aurait tort de ne pas transformer l’essai.
Comme je l’avais annoncé, la France est en train de subir le sort que connait depuis maintenant cinq ans la Grèce, suivie par l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et l’Italie : des experts non élus, cautionnés par l’austère onction de la chancelière Merkel viennent donner des leçons qui sont autant d’ordres faire de nos économies respectives l’arrière cours des usines allemandes.
Cet abandon de souveraineté n’est pas seulement révoltant, il est aussi dangereux et contre productif. Non l’Allemagne n’est pas un modèle économique que tous doivent suivre ! Les bons résultats de l’économie allemande, que je ne conteste pas, grâce aux performances que le pays réalise dans le commerce international, ne sont pas généralisables à l’Europe entière. L’Allemagne dispose certes d’une excellente spécialisation industrielle mais a profité de l’effet d’aubaine d’un euro fort qui seule la favorise et d’une déflation compétitive qu’elle a égoïstement réalisé sur ses salaires au détriment de ses partenaires européens.
Alors que la demande extérieure ralentit, on voit bien que le prétendu miracle allemand s’essouffle car la prospérité du Mittlestand n’est fondée que sur la consommation des autres européens et des pays émergents. Que les premiers s’effondrent, que les seconds ralentissent et l’Allemagne apparaît comme ce qu’elle est vraiment : un pays dont la demande intérieure a été meurtrie par le travail précaire, les salaires misérables et une démographie déclinante.
A ce propos, Debout la République publiera bientôt un « Contre rapport sur l’Allemagne » destiné à briser ce consensus illusoire sur les bonnes leçons de gouvernance économique de Mme Merkel.
Il n’y a pas de miracle allemand. Il n’y a pas de modèle universel à imposer aux nations d’Europe. Seules des politiques libres et coordonnées en Europe, adaptées aux réalités de chaque économie et aux ambitions de chaque peuple permettront au continent de retrouver la voie d’une prospérité durable et solidaire.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République