Hier soir les Franciliens ont encore été victimes d'une panne massive des RER. Toute la soirée, le trafic a été très fortement perturbé et même arrêté complètement. Des millions de Franciliens, qui empruntent chaque jour les RER, ont encore dû subir des avaries qui deviennent quotidiennes. Des habitants de banlieue ont mis plusieurs heures à rejoindre leur domicile après une journée de travail.
Là encore, la cause de cette panne générale est kafkaïenne. En effet un simple incident de caténaire a provoqué des défaillances en série et a paralysé totalement le trafic. En tant qu'élu de banlieue, je ne cesse depuis des années d'alerter les pouvoirs publics sur l'état de vétusté inadmissible des lignes de RER.
Comme candidat à la présidentielle, j'avais été le seul à prendre à bras-le-corps ce problème. J'avais fait des propositions claires. Ainsi pendant la campagne, j'avais plaidé pour un doublement du tunnel gare du Nord/Châtelet, qui accueille 36 trains à l'heure et est devenu un véritable goulet d'étranglement de tout le trafic RER en Ile-de-France. Cela représente à peu près un milliard d'euros, soit la même somme que celle prévue pour couvrir la grande avenue à Neuilly-sur-Seine. Et quand on compare aux 35 milliards d'euros déjà provisionnés pour le projet pharaonique du Grand Paris, c'est simplement incompréhensible que rien ne soit fait pour ça. Aujourd'hui il suffirait d'injecter 10 milliards d'euros pour le transport ferroviaire (TGV, RER et TER) pour résoudre une grande partie des problèmes de transport que subissent des millions de nos concitoyens chaque jour.
Tout récemment l'aéroport d'Orly a annoncé envisager des travaux titanesques et coûteux pour développer les vols internationaux sur son site. Là encore c'est un exemple flagrant du gaspillage de l'argent public à une époque où des millions de Franciliens sont traités comme des sous-citoyens.Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, les socialistes n'avaient pas manqué de vilipender, à juste titre, le projet du Grand Paris. Aujourd'hui ils ont tous les pouvoirs. Ils tiennent la région, la plupart des départements et depuis mai sont à la tête de l’État. Qu'attendent-ils pour agir ?
Alors que le gouvernement socialiste dit vouloir rationaliser les dépenses publiques, il est grand temps que la parole se transforme en actes. Et il est surtout urgent que le gouvernement fixe ses priorités. Veut-il dépenser des milliards dans le projet pharaonique du Grand Paris et dans des infrastructures aéroportuaires inadaptées ou veut-il enfin permettre aux millions de franciliens utilisant les transports en commun de voyager décemment ?
Jean-Marc Ayrault nous parle tous les jours d'effort juste. Je pense que les habitants de banlieue, qui travaillent durement et font parfois plusieurs heures pour se rendre sur leur lieu de travail, méritent qu'on les considère autrement.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République