Tout a changé à la tête de l'Etat : le Président, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur, le chef de la police nationale… Pourtant sur le terrain, le quotidien des policiers n'a pas changé. Cette nuit, en venant rétablir l'ordre dans un quartier de Grigny, des policiers de la brigade anti-criminalité ont essuyé des tirs et des explosions de mortiers. Trois policiers qui faisaient leur métier en assurant la sécurité des populations, ont été blessés.
M. Valls, en bras de chemise depuis La Rochelle, s'est contenté de dire sa solidarité avec les fonctionnaires de police. Mais des mots, les policiers en entendent depuis plus de 10 ans. Ils en ont entendu des discours de fermeté devant les caméras. De Sarkozy à Valls, ils ne comptent plus les promesses de leurs ministres successifs. Cette chimère n'a que trop duré !
Député-maire d'Yerres dans l'Essonne, j'ai vu depuis 15 ans, le climat de sécurité se dégrader à mesure que les effectifs de police se réduisaient. Hélas, comme voisin de Grigny, je ne suis pas étonné par les actes de cette nuit. Les petits voyous n'ont plus peur des discours télévisés à grand renfort de micros et de caméras. La réalité, ils la voient sur le terrain : les effectifs de police sont si faibles que de nombreuses villes de plus de 30 000 habitants n'ont même pas un commissariat, la justice est si laxiste que lorsque la police les arrête, ils paradent souvent en ville le lendemain. Les honnêtes gens ont peur de vivre dans leur propre immeuble et les policiers s’aventurent dans certains quartiers comme on entre dans une zone de guérilla.
Il est temps que la peur change de camp. Et pour cela les discours ne suffisent plus, il faut mettre les moyens. Si on ne veut pas que des scènes de guérilla comme à Amiens ou Grigny deviennent quotidiennes, il faut remplacer immédiatement les 15 000 policiers partis en retraite, ouvrir 20 000 places de prison supplémentaires dans les casernes désaffectées, appliquer toutes les peines de prison, y compris pour les plus petits délits. Voilà les actes que les policiers attendent pour pouvoir faire leur travail, voilà les actes que les Français espèrent pour vivre à nouveau en sécurité sur le territoire de la République.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République