Par Henri Temple, Délégué national à l'Indépendance de la France
Platon et Confucius, presque contemporains mais ignorant tout l’un de l’autre, nous enseignent la même chose, quasiment dans les mêmes termes : « Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde ».
En dénommant « terroristes », le 20 juillet 2015, les combattants kurdes –qui viennent de subir un attentat de l’E.I. probablement au moins encouragé par l’inertie turque, puis les bombardements turcs de leurs villages et leurs bases en Irak- Washington reprend la terminologie d’Ankara. C’est là sans doute une des rétributions des Américains à la Turquie en échange de la possibilité d’utiliser les aérodromes militaires turcs contre le khalifat islamique.
Les Turcs, qui avaient décidé officiellement de ne rien faire (drôle d’OTAN) dans le conflit syrien (mais qui laissaient passer la frontière syrienne aux candidats génocidaires), se sont mis, sous prétexte de calmer le jeu, à bombarder «équitable-ment» les Kurdes et les islamistes. Mais, semble-t-il, un peu plus les Kurdes.
Or les Kurdes ne sont pas des terroristes. Rappelons que les Allemands qualifiaient les résistants français de terroristes alors que ces derniers s’en prenaient essentiellement à des soldats des forces d’occupation ou aux forces de Vichy, à des ouvrages stratégiques….Alors que les Allemands en fusillant des otages civils utilisaient bien eux, pour le coup, des méthodes de terroristes, et de criminels de guerre.
Les Kurdes sont des maquisards insurgés, pas des terroristes : ils s’en prennent eux aussi essentiellement aux forces turques. Et nous rappellent ainsi que les promesses d’indépendance que nous, Occidentaux, leur avions faites en 1920 (traité de Sèvres) n’ont pas été respectées.
Les Turcs disent d’eux mêmes : « les Turcs n’ont d’autres amis que les Turcs ». Cela est il imputable à leurs voisins (Grecs, Arméniens, Georgiens, Russes Arabes, Iraniens, Kurdes) ? Ou est-ce là un héritage des siècles de leur impitoyable histoire ? Toujours est-il que les Américains, une fois encore, se trompent dans leurs analyses, leur vocabulaire, leur géostratégie superficielle et donc fluctuante.
Le mot terrorisme s’applique à des méthodes criminelles utilisées contre des civils innocents. Ou contre les forces de l’ordre d’un pays non occupant. L’insurrection de tout un peuple de 44 millions d’habitants en lutte pour sa libération nationale, surtout quand il se bat comme une armée contre une autre armée ne peut être appelé terrorisme.
La France ne doit pas commettre la même erreur de jugement et de sémantique ; elle doit défendre le droit des peuples à dispose d’eux-mêmes. Ici et hier. Aujourd’hui et là bas. Et cela vaut pour tous les peuples opprimés du monde. Le souvenir des Glières, du Vercors et d’Oradour nous oblige à jamais.