Les 28 ministres des Affaires étrangères ont approuvé le programme de Bruxelles consistant à lancer une opération navale en Méditerranée contre les réseaux de trafiquants (EU Navfor Med).
Mais pour réaliser une telle opération convenablement c’est-à-dire pour qu’elle soit efficace et cohérente dans tous ses volets, il faudrait pouvoir intervenir jusque dans les eaux territoriales libyennes. L’ONU devra donner son accord et ne pourra le faire qu’avec l’assentiment de la Russie.
Compte- tenu de l’embargo dont ce pays est victime et de la façon dont son président est traité, il est certain qu’un veto russe est déjà dans le circuit de la décision finale. Au bilan nous conserverons les 2 BPC Mistral et subirons une déferlante d’immigrés. Quant à la Libye il faudrait que cet Etat donne son accord. Or d’Etat libyen, point. Le président actuel de l’UMP doit bien avoir un avis sur ce sujet, lui ou son conseiller (BHL). Enfin les ministres ont souhaité éviter une escalade de la violence en mer.
Nous intervenons en Irak (Chammal), nos armées se battent, en RCA (Sangaris), au Mali et dans le Sahel (Barkhane), le « général » Hollande voulait intervenir en Syrie, nous sommes intervenus naguère en Côte d’Ivoire et en Libye, mais en mer ! N’y pensez pas ! Et puis les passeurs sont de braves gens, j’allais dire des « braves gars » !
N’est-ce pas aussi le cas de tous les militaires qui se font tuer en opérations ? Pourquoi préserver les uns et pas les autres ? La politique consiste à savoir analyser, choisir, décider, parfois rapidement, s’il le faut être osé, et conserver une liberté d’action. Avant tout, il faut de la volonté. C’est cela qui manque aujourd’hui.
« Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c'est tout un. Politique intérieure, je fais la guerre ; politique étrangère, je fais la guerre. Je fais toujours la guerre ». (Georges Clémenceau, 8 mars 1918)
Jean-Patrick Pluvinet
Contre-amiral (cr)
Délégué national à l’Espace maritime