Le projet de loi visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires a été présenté en Conseil des Ministres le 15 novembre dernier. Le Conseil d’Etat l’a pourtant critiqué (voir lien en fin d’article) mais le gouvernement avait accéléré le projet pour la première lecture au Sénat.
Notre Président, Nicolas DUPONT-AIGNAN a rapidement pointé les risques de dérives de ce texte.
Si les articles 1, 2, 3, 5, 6 et 7 sont surtout une mise en forme et une précision des condamnations, nécessaires en fermeté contre les sectes, on devine que le point focal du gouvernement, sur cette loi, réside en l’article 4 concernant la santé et ciblant les professionnels relevant des ordres professionnels nationaux donc, ainsi, des docteurs en médecine
Cet article ( https://www.senat.fr/leg/pjl23-111.html ) utilise un “en l’état des connaissances médicales” qui peut laisser pantois et qui est à l’origine du présent article.
La médecine, la science, la recherche seraient-elles devenues déterministes, absolutistes, infaillibles, circonscrites et ce dans le contexte d’une gouvernance mondiale sanitaire ?
Un dogme scientiste s’étend-il sur l’Occident en ce début de millénaire ?
L’occasion de revenir sur le rapport du Conseil de l’Ordre concernant “Les pratiques de soins non conventionnelles et leurs dérives” de cet été. Drôle de coïncidences pour “s’inquiéter”, comme le dit le communiqué de presse, car depuis des décennies les pratiques évoquées sont en dehors des diplômes universitaires de spécialisation et de remboursements, menacées d’exercice illégal de la médecine le cas échéant.
Le débat est levé en pleine mutation de la médecine qui se technicise à outrance.
Si sectes et pratiques douteuses ont fleuri lors de la scission civilisationnelle due à la pandémie Covid, et qu’il est nécessaire d’être vigilant, on semble vouloir une approche manichéenne. La bonne science et la bonne médecine seraient pures et détachées du monde matérialiste et des lobbies en frontal des obscures pratiques dangereuses car non expliquées et non dominées, cadrées, sectorisées, dictées, orientées enfin, non tarifées pour nos puissants “Big Pharma”. Il semblerait alors nécessaire de redéfinir que la médecine conventionnelle, aujourd’hui, est qualifiable de scientifique. L’acupuncture assimilée à un acte médical, avec un diplôme universitaire dédié, serait elle dans le collimateur comme l’homéopathie ? Les granules, tout en conservant un statut de “médicament” ne sont plus remboursés. Les phytothérapie et aromathérapie, dérivées de l’herboristerie sont, elles aussi, enseignées et reconnues à l’université.
Ces soins non conventionnels issus de pratiques immémoriales, c’est l’histoire même de la médecine qui est mise à mal: une évolution de la discipline faite de la proximité de la nature, de ses cycles, de ses plantes, de ses minéraux. Bon nombre de médicaments sont directement issus de ces savoirs empiriques acquis durant des dizaines de millénaires par nos ancêtres. Ils risquent de ne plus l’être !
Aujourd’hui, l’Intelligence Artificielle (IA) envahit notre existence. La discipline “médecine” veut prendre ses distances avec son histoire et ses pratiques ancestrales pour accueillir et valider l’ère du tout algorithme.
Soit ces algorithmes d’IA seront globaux et de facto, embrasseront tout ce savoir ancestral non forcément médical dans ses pratiques génératives de prescriptions et de création de médicaments, soit la médecine restreindra les algorithmes à un savoir chimique, physique, mathématiques, dans nos limites de connaissances actuelles.
Toutes notions métaphysiques et holistiques sous-jacentes à l’histoire même des sciences et spécifiquement, de la médecine, seraient alors écartées au dépend de l’Homme.
L’humanité ne se priverait-elle pas de médicaments préventifs, curatifs, qui ont fait leurs preuves mais que la science ne peut encore expliquer ou qu’elle n’expliquera jamais ?
Dans un monde qui se dit libre, post-pandémique, il conviendra d’assurer un grand respect de traditions, de convictions, de pratiques qui n’ont qu’un but : aider l’homme.
La médecine est-elle une science, un art, une technique ? Alors que Platon soulevait (déjà) cette interrogation, notre monde occidental contemporain voudrait figer cette question ?
Elle n’est pas une science exacte comme l’Intelligence Artificielle ne le sera jamais d’ailleurs. L’opportunité politique, de rationalisation sociétale, d’économie est à l’œuvre pour porter à la marge des pratiques efficaces multimillénaires.
L’IA apprend de ce qu’elle traite or l’homme devrait limiter de façon orientée ce contenu ? Avec quelles orientations ? Avec une pincée de wokisme, de genderisme, de cancelisme, de favoritisme commercial plus basiquement ? Laissera-t-on les moteurs d’IA embrasser la totalité du savoir de l’humanité ? Quid des parts d’ombres, des erreurs, des tentatives, des hypothèses, des paris des génies de l’humanité dont ces moteurs devraient se passer ? Le sujet devient vite philosophique.
La mathématicienne Olivia Caramello de nous rappeler (Sorbonne Université – juin 2022) que les modèles actuels n’intègrent pas les “à priori” que l’homme utilise pour appréhender la réalité dans ses apprentissages.
Alors, effectivement ou passivement, donnerons-nous à nos IA médicales de bons ou de mauvais “à priori” pour conduire à leur choix avec, justement, “humanité” ? De bonnes ou de mauvaises connaissances ?
Quant aux médecins, scientifiques, sensibles et éclairés, devront-ils brider leur génie face aux machines ou aux esprits humains étriqués ou profiteurs ?
DEBOUT LA FRANCE s’oppose à cet article 4 :
– il est dangereux car une personne ou un collectif civil ou professionnel qui alerterait sur un traitement qu’elle aurait découvert dangereux- donc un lanceur d’alerte qui doit être protégé par la Loi – sera punie d’un an d’emprisonnement ?
-Il porte atteinte à la liberté du débat scientifique et empêche toute critique ; le débat doit pouvoir exister, la critique aussi ; or, toute contestation sera punie comme dérive sectaire. La controverse scientifique est nécessaire ; la science se nourrit d’elle à chacune de ses avancées majeures.
Nicolas Dupont-Aignan se battra contre cette nouvelle loi liberticide qui est une hérésie scientifique et médicale et une atteinte à la liberté d’information.
Espérons que les Sénateurs auront bien compris l’enjeu et ce risque de dérive.