Le drame national de la semaine dernière est tout sauf un hasard. Il résulte des reculs successifs de l’Etat, de la culture de l’excuse et d’une mémoire victimaire qui sont à l’œuvre depuis des années et qui ont provoqué une dérive communautariste au sein de notre société, ainsi que l’apparition de zones de non-droit avec pour conséquence la mise en danger de la vie de chacun des citoyens français et de ce qui fonde notre pays lui-même. Nous, femmes et hommes de Debout la France, attachés à la nation, à l’Etat et à la République, nous dénonçons toutes ces dérives depuis des années.
Il aura fallu attendre un événement tragique pour que la France se mette massivement debout contre la barbarie et pour que, à la suite de cet élan historique, une réaction gouvernementale se dessine enfin.
Devant la représentation nationale, Manuel Valls a reconnu que nous sommes en guerre sur notre propre sol contre « le terrorisme, le djihadisme, et l’islamisme radical » et a souscrit à l’essentiel de notre discours, en particulier lorsqu’il a évoqué la nécessité d’adopter des mesures exceptionnelles. Celles qu’il a énoncées font partie du programme que nous préconisons depuis des années et qui auraient dû être prises depuis bien longtemps :
renforcement du renseignement intérieur et de la juridiction antiterroriste (même s’il faudra être vigilant ici pour que le contrôle des réseaux sociaux ne soit pas le prétexte pour prendre des mesures liberticides et pour tuer l’un des principaux espaces actuels de liberté), création d’un premier fichier des personnes condamnées pour terrorisme et d’un second des passagers aériens européens type PNR, quartiers spécifiques au sein des maisons d’arrêt, au même titre que les quartiers QHS.
Cependant, pourquoi Manuel Valls dont le constat est juste se refuse-t-il à adopter les mesures d’urgence déjà prises dans des circonstances similaires, voire même moins périlleuses que celles que nous connaissons aujourd’hui ? Tout simplement parce que depuis quelques jours, la pensée unique a repris le dessus. Plus que jamais, elle affirme qu’en dehors de l’Union européenne et des économies dictées par l’ultralibéralisme, aucun salut n’est possible. La tragédie que nous venons de vivre montre au contraire les effets dramatiques de la déconstruction systématique de l’Etat avec l’élargissement de l’espace sans frontières de Schengen, bientôt étendu à la Turquie, les coupes sombres dans les budgets de l’Intérieur et de la Défense, l’angélisme judiciaire et les capitulations scolaires.
Face aux djihadistes qui sont sur notre sol comme autant de bombes humaines, il n’est pas possible de se contenter de telles mesures. La responsabilité vis-à-vis de nos concitoyens est immense. Nous proposons d’aller plus vite, plus loin et plus fort. Sans aller jusqu’à adopter un Patriot Act à l’américaine qui serait contraire à la tradition du pays de Voltaire et d’Hugo, il est possible de lutter efficacement contre le danger gravissime qui nous menace avec quelques mesures de bon sens.
– Il faut proclamer l’état d’urgence par décret en Conseil des ministres pour une période provisoire comme en 2005, au moment des émeutes de banlieue. Cet état d’urgence permettra de recourir à des mesures entravées aujourd’hui par de longues procédures judiciaires. Il sera ainsi possible d’assigner à domicile, de procéder à des perquisitions sans contrôle judiciaire, d’instaurer un couvre-feu, de fouiller les véhicules ou encore de confisquer des armes de toutes catégories.
– Il faut suspendre Schengen comme il en est aujourd’hui fortement question en Espagne. La mesure est d’ailleurs prévue par les traités. Il est en effet impératif de rétablir des contrôles fixes et efficaces aux frontières pour limiter le trafic d’armes et mieux surveiller la circulation des terroristes. Debout la France a démontré par l’exemple, au mois de mai dernier, qu’il est possible de faire entrer une kalachnikov sur le sol français sans être inquiété.
– Il faut débloquer immédiatement des crédits supplémentaires pour augmenter les moyens de la sécurité intérieure : armée, gendarmerie et police, en hommes comme en matériel. Aujourd’hui, le gouvernement réunit très péniblement 10 000 hommes pour protéger 66 millions de Français, hommes équipés d’un matériel inférieur à celui des terroristes qu’ils vont avoir à combattre.
– Un nouvel alinéa doit être ajouté à l’article 421-1 du Code pénal afin de criminaliser les prêches incitant au terrorisme et au Djihad.
– Il faut interdire par décret toutes les associations prônant l’Islam radical et le Djihad.
– Il faut bloquer tout achat par carte bancaire en ligne et interdire tout crédit à la consommation, moyens utilisés fréquemment par les terroristes pour se procurer des armes.
– Il faut déchoir de la nationalité française tous les binationaux qui se livrent à des actes de terrorisme et/ou qui participent au Djihad.
– Enfin, comme le droit pénal l’autorise, il faut procéder à l’interdiction de séjour sur le territoire métropolitain des terroristes et des djihadistes français mais aussi à leur relégation aux îles de la Désolation.
Mais il faut aussi avoir le courage de prendre des mesures de fond qui seules permettront d’éradiquer les maux qui nous rongent. Au travers de cette tragédie, beaucoup de Français ont ouvert les yeux. Pour ne prendre qu’un seul exemple, un malaise profond a été ressenti par les professeurs, les étudiants et les élèves, au moment où la minute de silence a été/aurait dû être respectée dans les établissements scolaires et les universités de notre pays. Contrairement à ce qui a été officiellement annoncé, ce ne sont pas des dizaines de refus et de provocations qui ont eu lieu à travers tout le pays, mais des milliers qui nous ont été rapportés directement ou qui ont été relatés dans la presse ou sur les réseaux sociaux.
Il faut rétablir l’autorité de l’Etat, faire comprendre les valeurs de la République (liberté, égalité, fraternité, mais aussi laïcité avec laquelle il n’est pas possible de transiger car elle est un élément essentiel du vivre ensemble et de la cohésion nationale) et retrouver la voie de l’assimilation républicaine.
Le 6 avril 2013, au terme d’un travail de six mois avec les meilleurs experts, nous proposions devant la presse et 300 personnes, 35 propositions destinées à assurer la cohésion nationale. Nous en rappelons ici quelques-unes :
– Compte tenu de ses moyens, la France est dans l’incapacité de traiter dignement et efficacement les flux massifs d’immigration, ce qui entraîne tensions, communautarisme et ressentiment d’une part, intolérance, amalgame et xénophobie de l’autre. Nous souhaitons donc que le Parlement discute chaque année du nombre légal d’immigrés dont la France a besoin.
– Nous préconisons le maintien du droit du sol mais il doit être clairement demandé au jeune né en France de parents étrangers d’en manifester la volonté entre 16 et 21 ans. Devenir Français donne des droits mais implique aussi des devoirs dont on doit être pleinement conscient.
– En vue de créer un Islam de France nous proposons de réformer en profondeur le mode d’élection du Conseil Français du Culte musulman (CFCM) afin qu’il cesse d’être aliéné par des puissances étrangères et qu’il reflète enfin la diversité de l’Islam de France, de former des imams français au sein d’écoles contrôlées par l’Etat, de créer un fonds national de financement du culte à partir d’une taxe à l’abattage et d’une part de l’aumône légale, fonds sous contrôle de l’Etat ; de mettre fin au financement des cultes et associations cultuelles par l’étranger.
– Par souci d’égalité républicaine ce qui vaut pour l’Islam doit s’appliquer aussi pour les autres religions. Il est d’ailleurs inadmissible qu’un chef d’Etat ou de gouvernement s’ingère dans les affaires nationales et s’autorise à encourager ses coreligionnaires à immigrer vers son pays.
– En matière judiciaire nous proposons de rétablir la double peine et d’abroger les lois laxistes Dati et Taubira
– Au sein de l’Ecole de la République, il est indispensable de revenir à l’enseignement des matières fondamentales qui sont les meilleurs garants de l’intégration d’abord, de l’assimilation ensuite, de l’ascension sociale enfin. L’accent sera donc porté sur le français, les mathématiques, l’histoire-géographie et l’instruction civique, disciplines dont les programmes doivent eux-mêmes être revus. L’apprentissage de la Marseillaise et des symboles de la République sera réinstauré dans les écoles et les collèges. Le port de l’uniforme obligatoire sera introduit dans ces établissements, ainsi qu’une cérémonie de lever du drapeau, une fois par an. L’enseignement des langues et cultures d’origine sera supprimé purement et simplement.
– Nous proposons enfin de réinstaurer un service national obligatoire d’une durée de trois mois qui pourra être civique ou militaire mais qui sera universel.
Enfin, il importe de rétablir les budgets de l’Intérieur et de la Défense à ses niveaux antérieurs, en particulier, en sanctuarisant ce dernier à hauteur de 2 % du PIB et de redonner de la cohérence à notre politique étrangère. On ne peut soutenir et armer des djihadistes ici et les combattre là.
Il y a urgence à ce que nos dirigeants ne se paient plus de mots mais fassent preuve de courage et changent radicalement de politique.
Nicolas Dupont-Aignan, Député de l’Essonne et Président de Debout la France
Brigitte Brière Vice-Présidente et Déléguée nationale à l’Ordre public
Dominique Jamet, Vice-Président
François Morvan, Vice-Président et Délégué national au Bien-être et à la Santé
Jean-Pierre Antoni, Secrétaire général
Laurent Jacobelli, Secrétaire général adjoint et délégué national à la communication, la Francophonie et l’audiovisuel extérieur
Eric Anceau, Responsable du Projet et délégué national à l’Assimilation et à la Cohésion nationale
Cécile Bayle de Jessé, Déléguée nationale à l’Epanouissement familial
Jacques Berlioz, Délégué national à l’Esprit d’entreprise
Anne Boissel, Déléguée nationale à l’Autosuffisance et à la Qualité alimentaire
Jean-Paul Brighelli, Délégué national à l’Ecole de la République
Patrice Court-Fortune, Délégué national à la Défense
Jean-Pierre Enjalbert, Délégué national à la Transition environnementale
Laure Ferrari, Déléguée nationale à l’Europe des Nations et des projets
Jean-Pierre Gérard, Délégué national à la Nouvelle Frontière industrielle et scientifique
Thierry Giorgio, Délégué national à la Justice rendue au nom du Peuple français
Maguy Girerd, Déléguée nationale au Progrès social et à la Participation
François Guillaume, Délégué national au Partenariat avec l’Afrique et la Méditerranée
Nicolas Lottin, Délégué national à l’Equilibre des territoires
Dominique Mahé, Déléguée nationale au Savoir-faire
Hugues Maillot, Délégué national à la Continuité territoriale de l’Outre-Mer
Patrick Mignon, Délégué national
Samuel Morillon, Délégué national à la Révolution numérique
Jean-Patrick Pluvinet, Délégué national à l’Espace Maritime
Gerbert Rambaud, Délégué national à l’Emploi et au Monde du Travail
Marianne Srhir, Déléguée nationale à l’Egalité
Henri Temple, Délégué national à l’Indépendance de la France
Maxime Thiébaut, Délégué national à la Génération de la Reconquête
Evelyne Thomas, Déléguée nationale à la Connaissance