En Novembre 2020, nous avions déjà abordé ce sujet inquiétant pour la santé de nos concitoyens.
Depuis, la situation s’est encore aggravée et concerne des médicaments dit d’ « intérêt thérapeutique majeur » : MITM, souvent des produits anciens (matures) dont le brevet est tombé dans le domaine public et qui ne rapportent plus assez ; très rarement des produits innovants.
Après la Cortisone, le Doliprane (on peut comprendre qu’après la consigne du « restez chez vous avec du Doliprane», ce produit ait été très consommé ! ) , ce fut le tour des antibiotiques dont l’Amoxicilline, antibiotique de première intention très ( trop ?) utilisé , mais aussi des anti-cancéreux , des antiépileptiques, des anesthésiques locaux, etc. Au total, plus de 3700 déclarations de rupture de stocks, un nombre qui a quasiment doublé depuis 2021.
L’ANSM a annoncé le 31 Aout dernier une tension mondiale dans l’approvisionnement de médicaments contenant de la Flécainide prescrits contre certains troubles du rythme cardiaque. Le problème est que cet antiarythmique est seul dans sa famille et ne peut être substitué. Les troubles du rythme sont très complexes, les traitements bien sûr également et relèvent très souvent du cardiologue : « Allez voir votre cardiologue » oui, mais l’attente est d’au moins 6 mois !
L’Europe dépend aujourd’hui à 80 % de principes actifs importés d’Inde ou de Chine et la France fixe elle-même le prix des médicaments par rapport aux remboursements : elle achète moins cher que d’autres pays les médicaments aux fabricants qui vont donc vers les pays plus offrants.
La guerre en Ukraine qui affecte le flux d’échanges mondiaux, la hausse du prix de l’énergie ont des conséquences sur la production des additifs, sur le conditionnement (cartons, flacons en verre) et sur l’outil de production lui-même (composants électroniques indispensables aux machines)
Il est bien gentil de dire au patient de prendre une gélule 100 mg LP et une gélule 50 mg LP à la place de sa gélule 150 LP qu’il prend d’habitude, d’augmenter de 10 % le prix de l’Amoxicilline, d’anticiper les crises et les stocks de médicaments pour éviter de passer commande en même temps que les autres pays. Mais ce sont des mesurettes.
L’industrie du médicament est stratégique : il faut relocaliser.
Pourtant, la France possède 271 usines de production de médicaments sur son territoire, mais alors qu’elle occupait la première place des producteurs européens de médicaments il y a encore une dizaine d’années, elle est aujourd’hui 5ème du classement !
La France n’attire plus la production de médicaments nouveaux et innovants et cela interroge.
On ne produit pas (capacité insuffisante, problèmes d’approvisionnement en matières premières, défaut de qualité, incidents sur les chaines de productions) on arrête des commercialisations pour des raisons économiques et on n’invente pas.
Le Sénat a remis son rapport le 6 juillet 2023 – https://www.senat.fr/rap/r22-828-1/r22-828-1_mono.html#toc218
Nous avons un empilement d’agences en tout genre, qui ne sont pas coordonnées, qui manquent de transparence et on va rajouter encore de la bureaucratie. Quand il faut quelques semaines en Allemagne et en Belgique pour sortir un médicament,
il faut 18 mois en France.
Avec Nicolas DUPONT-AIGNAN, nous voulons que la FRANCE retrouve sa souveraineté en produisant Français des médicaments innovants, en relançant la Pharmacie Centrale des Armées pour produire sans intérêts financiers ; nous exigeons que la moitié de la production soit faîte en France pour être remboursé.
Le sujet est loin d’être clos, à quelques mois de l’hiver et de la reprise des épidémies saisonnières
(www.debout-la-france.fr/actualite/avec-nicolas-dupont-aignan-pour-le-retour-de-la-production-des-medicaments-essentiels-en/ Article de novembre 2020)