Depuis quelques années, un phénomène récurrent est apparu : l’agression des pompiers lors de leurs interventions. Il ne se passe pas une semaine sans que la presse nous rapporte des faits inquiétants. Inquiétants, oui car au-delà du côté dangereux, c’est une perte complète des valeurs qui est mise en évidence.
Certes, les agressions répétées sur policiers et gendarmes, montraient effectivement que, dans une partie de la population, les bases même du respect des institutions étaient déjà mises à mal.
Mais comment peut-on s’en prendre à des personnes venant à votre secours ou à celui de votre voisin. Comment agresser des personnes mettant leur vie en jeu pour protéger la vôtre:
Nombreux sont les exemples mais, si la violence est un dénominateur commun à ces attaques, les raisons sont différentes:
Cela va de l’agression servant à attirer les forces de l’ordre, on est là dans le cadre de guet-apens, comme nous l’explique « Le Parisien »
"Il n'était pas tout à fait minuit, lorsqu'un groupe de plusieurs dizaines de jeunes du quartier s'en est pris à des pompiers, appelés pour une voiture en feu, rue Paul-Bourget, en jetant différents objets dans leur direction, au point que le parebrise du camion d'intervention a volé en éclats.
Appelés en renfort, les policiers, tout comme les pompiers ont été contraints de se replier quelques centaines de mètres plus loin, porte d'Italie, avant que les jeunes s'éparpillent, sans faire de blessés. Cette brusque scène de violences urbaines pourrait être liée à une course poursuite entre la police et l'un des meneurs du quartier"
On a aussi l’agression gratuite sur une intervention liée à un accident de la voie publique comme relaté dans « Secours info »" Un sapeur-pompier a été blessé en intervention dans le quartier Teisseire à Grenoble (38). Il intervenait avec ses collègues sur un accident de la route. Sur les lieux, les sapeurs-pompiers ont trouvé les véhicules accidentés, mais pas de blessé. Mais quelques instants plus tard plusieurs individus sont arrivés et s’en sont pris aux soldats du feu. Un des pompiers a été mis au sol puis il a reçu des coups de pieds dans la tête à plusieurs reprises. Il a été évacué vers les urgences pour y être examiné."
Et enfin, dans le cadre d’une intervention en assistance à des personnes: pour exemple, les pompiers agressés alors qu’ils portaient assistance à une personne âgée ou lorsqu'ils assistaient une femme en train d'accoucher comme expliqué, il y a quelques mois dans l’Express:
« Deux pompiers ont été blessés dans le quartier défavorisé du Mirail à Toulouse, où les secours ont été pris à partie à deux reprises ce week-end en portant assistance à une femme âgée et à une autre en train d'accoucher, a-t-on appris dimanche auprès de ces services. Alors qu'ils s'étaient déplacés samedi soir pour assister une vieille dame tombée dans une rue, les deux hommes ont été attaqués par des jeunes qui les ont frappés, a indiqué le centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (Codis).
Une équipe de trois pompiers est intervenue avec une ambulance peu après 20H00 pour aider la victime, qui souffrait d'un traumatisme crânien. Deux d'entre eux ont été rapidement "pris à partie violemment" par un groupe de jeunes gens et l'un a reçu un coup de pied à la tête, a précisé le Codis. Leurs blessures ont nécessité une courte hospitalisation dans la soirée, selon la même source. Par ailleurs, l'ambulance a été caillassée et son pare-brise brisé. »
Lorsque les services de secours, interviennent sur un accident de circulation, il y a ce qu’on appelle le risque de sur-accident (lors de l’intervention, un véhicule venant s’encastrer dans les véhicules déjà accidentés). Mais là aussi, la notion de danger est également présente et porte non seulement préjudice aux pompiers mais également aux victimes. En effet, comment peut-on prodiguer des soins dans de bonnes conditions si les conditions extérieures sont malsaines. Comment bien faire son travail avec la peur au ventre.
Il faudrait arriver rapidement à une prise de conscience du gouvernement sur ce problème et revoir les sanctions à l’encontre des agresseurs de Pompiers. Il en va de l’avenir d’un service de secours indispensable pour la population car, il ne faudrait pas qu’à terme, le 112 et le 18 ne répondent plus
Michel COLAS
Secrétaire départemental de l'Hérault