Voilà bien une question sensible et lorsqu’elle s’invite au débat, celle -ci indispose les différentes parties. Et pourtant, les évènements de ces derniers temps la propulsent sur le devant de la scène. Il ne s’agit pas du changement climatique mais bien de la transformation que l’on peut qualifier de civilisationnelle de notre société.
Rien de bien neuf, pourriez vous rétorquer, l’histoire de l’humanité est là pour rappeler que rien n’est jamais figé et que – croyances comprises- une civilisation peut en cacher une autre …..
Et puis, vous pourriez même ajouter que les contestations font partie de la vie politique et publique …les jacqueries, les bonnets rouges, les gilets jaunes ….mais avec une constante celle de la revendication sociale et souvent idéologique pourrais je répondre ; la bande à Bonnot n’était pas qu’un groupe de malfrats mais aussi et surtout une représentation politique. Tout comme Action directe ou les Brigades rouges (Italie)
Justement, la différence fondamentale entre ce passé bouillonnant et ce présent éruptif réside dans le but à atteindre, le « rendez-vous sur l’objectif » comme on dit en jargon militaire…. En effet, ni Marx, ni Keynes dans les références de nos émeutiers …ne parlons pas de Montesquieu ou de Voltaire…..et si vous évoquez Rousseau ? Ils ne connaissent qu’un prénom : Sandrine ! …nous voilà bien ! Et… rassurés sur l’état culturel du pays !
Alors pourquoi, tout casser, tout brûler, tout dévaster ? pour qui, pour quoi ?
Tout d’abord depuis quand ? Michel Ardouin, ancien Préfet, expose dans ses ouvrages que ces mouvements ont commencé fin des années 1990 pour connaitre un pic en 2005. Mais alors sur quel compte créditer toutes ces actions ?
Pour ma part, il y a une partie de brigandage basique et in fine la possibilité de posséder des biens sans passer par la case Travail, c’est tellement plus facile ! A la décharge de ces voyous, comment résister à cette société d’hyper consommation où l’image est Reine et surtout lorsque la culture (la culture légitime) n’a plus résidence dans la cité et que la possession (surtout celle qui se voit) est la valeur référence, véritable sécurité sociale de la reconnaissance ?
Mais une importante partie de la réponse se tient dans la volonté farouche de détruire ce que de Vercingétorix, en passant par Philippe le Bel, Napoléon et De Gaulle, le peuple de France a voulu construire, c’est à dire une Nation. Parce qu’année après année, de programmes scolaires en idéologies politiques et « sociétales », nos valeurs nationales sont malmenées dont le but ultime est leur destruction ! C’est un constat fait par tout le monde, certains nomment l’affaire créolisation, d’autres séparatisme, il me semble qu’il soit plus juste de parler de déconstruction programmée dans le but d’une « métamorphose civilisationnelle » !
Alors, il est encore temps de redonner une vraie direction à notre histoire commune en restaurant l’autorité de l’Etat (à l’école par exemple), en retrouvant le sens du mot Travail et en restituant les vertus du mot Famille. Renan peut encore nous servir ….
Xavier MONNAIS
Maire de THOLLET
Président d’Honneur de DLF 86