Derrière les manifestations, les scènes de révolte des agriculteurs de ces dernières années, il faut comprendre la profonde mutation de cette profession.
De nombreux agriculteurs ont déjà jeté l’éponge par épuisement. Trop de travail, trop de stress, trop de tracasseries administratives…
Aux images chocs, il ne faut pas oublier tous ceux qui sont dans le silence, ceux à qui on explique qu’ils ne sont plus dans le coup et ceux qui craquent…
Vendre ses produits en dessous du coût de production est inacceptable. Tous les secteurs sont aujourd’hui touchés, la volatilité des prix n’a jamais été aussi présente.
La réponse à toujours plus de compétitivité est-elle de construire des fermes de 1000 vaches ? Malgré les promesses de nos différents ministres de l’agriculture : visibilité des prix, garantie d’un revenu décent… L’agriculteur vit au jour le jour. Pour exemple : le prix du lait du mois d’octobre a été connu vers le 20 octobre. Comment se projeter, comment investir avec tant de données inconnues et face au précipice du libéralisme avec la fin des quotas au 31 mars 2015 ?
Comment les légumiers peuvent résister à la concurrence déloyale ? Face à des légumes qui passent les frontières sans contrôle sanitaire et provenant de pays qui embauchent « des petits esclaves modernes » sans respecter temps de travail et salaire minimum.
Les annonces du ministre de l’Agriculture n’éteignent pas les actions qui continuent dans toute la France car les légumiers ont bien compris que les promesses du CICE et du pacte de responsabilité et de solidarité ne leur permettront pas d’être sereins demain.
Alors oui, par-dessus toutes ces angoisses, l’accumulation du stress administratif est l’overdose de la profession.Et c’est unis que les représentants des agriculteurs devraient être dans la rue aujourd’hui.
Il est urgent de lutter contre la concurrence déloyale en Europe, de mettre en place une surveillance sanitaire à nos frontières nationales, d’améliorer l’étiquetage des produits transformés et de soutenir l’agriculture de proximité.
C’est un combat que mènera chaque jour « Debout la France » pour l’avenir de nos agriculteurs et leur maintien sur tout le territoire, pour l’autosuffisance et la sécurité alimentaire de notre pays.
Anne Boissel
Déléguée nationale à l’Autosuffisance et à la Qualité alimentaire