Nicolas Dupont-Aignan avait préparé un discours pour la motion de censure mais n’ayant pas obtenu le temps de parole au titre des non-inscrits, vous trouverez ci-joint le discours qui aurait dû être prononcé.
Discours de Nicolas DUPONT-AIGNAN sur la motion de censure
Madame la Présidente,
Madame la 1ère Ministre,
Chers collègues,
Ce soir notre responsabilité est écrasante.
Les Français nous regardent et espèrent en notre courage, en notre cohérence, en notre droiture.
Face à un Président, irresponsable et dangereux, qui détruit le pays et sème le chaos, nous avons le devoir de voter, sans trembler, cette motion de censure.
Oui, c’est un devoir pour 3 raisons.
Notre premier devoir est de bloquer cette réforme des retraites aussi injuste qu’inutile.
Inutile, car pour combler l’éventuel déficit de 2030, que vous avez largement surestimé, vous pourriez dès maintenant éviter cette réforme en mettant fin aux gaspillages de dizaines de milliards d’euros des fausses cartes Vitale ou des emprunts à taux variables indexés sur l’inflation en zone euro.
Injuste, car les Français ont vite compris que votre réforme saignait les plus modestes d’entre eux, ceux qui occupent les métiers les plus pénibles, et qui ont l’espérance de vie la plus courte.
Ne pas voter la censure, c’est donc voter la réforme des retraites.
Voter la censure, c’est répondre au souhait d’une écrasante majorité de Français, qui de tous les bords politiques nous demandent de bloquer cette réforme.
Notre deuxième devoir est de trancher le conflit de légitimité qui paralyse notre pays.
D’un côté, un Président de la République, qui veut, par la force, imposer son programme. De l’autre, une Assemblée nationale, élue en juin 2022, par les Français, pour justement l’empêcher d’avoir les pleins pouvoirs.
Vous n’avez jamais accepté la composition de notre assemblée, et comme des enfants capricieux, quand vous n’obtenez pas satisfaction, vous êtes prêts à lui tordre le bras et à piétiner notre démocratie.
- Vous avez détourné la procédure du 47.1, réduisant ainsi le temps de débat et empêchant notre assemblée de voter.
- Vous avez éhontément menti à la représentation nationale, et donc aux Français, sur le mirage de la retraite à 1200€, sur les soi-disant avantages pour les femmes, ou sur les carrières longues.
- Vous avez créé un climat nauséabond dans notre assemblée. Des ministres ont promis monts et merveilles à des députés hésitants. Et maintenant Madame Bergé accuse ces derniers d’avoir voulu négocier des dizaines de millions d’euros de subventions pour leurs circonscriptions.
- Comble de tout, faute de majorité, et donc de légitimité démocratique, sur une réforme aussi cruciale, vous osez utiliser le 49.3.
Un vrai bras d’honneur à tous les Français.
Mes chers collègues,
Ne pas voter la censure, c’est en fin de compte sauver ce Gouvernement, cautionner ses méthodes, et chers collègues républicains, soyez-en conscients, c’est rejoindre sa minorité, pour lui donner une majorité.
Voter la censure, c’est refuser de voir notre assemblée et le peuple français devenir l’éternel paillasson de votre Gouvernement.
Notre troisième devoir est de bloquer Emmanuel Macron avant qu’il ne soit trop tard.
Ce début de quinquennat a des allures de fin de règne.
- L’isolement d’Emmanuel Macron ;
- Ses décisions profondément contraires à l’intérêt national, comme par exemple sur le prix de l’électricité ;
- Son comportement indécent à l’étranger ;
- Sa tentation autoritaire ;
Cette accumulation révolte nos concitoyens, qui sont de plus en plus nombreux à nous réclamer sa destitution.
Ne pas voter la censure, c’est lui donner un chèque en blanc, et l’inciter à aller toujours plus loin, toujours plus fort, alimentant l’explosion sociale et la violence de la rue.
Voter la censure, c’est donner une issue démocratique à la crise sociale, c’est apaiser la France et réconcilier les Français.
Pour ceux qui hésitent encore, je vous invite à méditer cette phrase du Général de Gaulle de 1952 :
« On peut camper sur une position en attendant la soupe, mais on ne peut remporter la victoire sans combattre. Ceux qui ne voulaient pas combattre sont allés à la soupe. »
Vous l’aurez bien compris, voter la motion de censure c’est combattre au service du peuple français qui nous attend, qui nous regarde.