Il était une fois le général de Gaulle. Il était une fois la France. Le général de Gaulle était grand. Très grand. La France était belle. Très belle. Ils se rencontrèrent, ils se marièrent et ils eurent beaucoup de bonheur. Le général aimait éperdument la France. Sa France. Il l'avait aimée dans son malheur, asservie et rebelle, défaite et insoumise, dévastée et pourtant si séduisante encore. Il l'aimait libre, il l'aimait grande, il l'aimait forte, il l'aimait souveraine. Il était jaloux de son indépendance reconquise, fier de sa dignité retrouvée, indéfectiblement attaché à celle qui, dans sa jeunesse, lui était apparue comme la «princesse des contes.» Il n'eut de cesse qu'il ne l'eût dotée d'une Constitution solide, de finances en équilibre, d'une économie prospère, d'une monnaie robuste, d'une agriculture et d'une industrie modernes, d'une armée forte, bref des moyens indispensables à son autonomie.
Dans son affection exclusive pour son «cher et vieux pays», il considérait les autres pays, voisins ou moins proches, au mieux comme des partenaires, le plus souvent comme de simples étrangers avec lesquels il était prudent et sage, par réalisme, d'entretenir des relations empreintes de courtoisie sans pour autant leur permettre d'interférer d'aucune manière dans ses affaires. Il refusait évidemment toute idée d'inféodation à leur influence, de soumission à leur domination, de fusion et de confusion entre leurs intérêts et les nôtres.
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