Ces derniers jours, deux «actualités» ont marqué la presse révélant la contradiction dans laquelle est englué le pouvoir socialiste. Tout d'abord une enquête inédite sur 210 000 jeunes dressant le portrait d'une jeunesse à bout, révoltée contre le sort qui lui est réservé, épuisée par le chômage massif et l'absence de perspective solide.
Les jeunes français sont, à 61%, prêts à une révolte de grande ampleur. Comment ne pas les comprendre quand on remarque que 46,9% des jeunes diplômés du Brevet ou non diplômés sont au chômage, sans même évoquer les jeunes diplômés qui sont contraints à l'exil, comme si nous étions devenus un pays en voie de développement? Comment accepter de laisser l'avenir de notre pays dans cette situation indigne?
La seconde «actualité» a trait aux menaces de Mme Merkel à l'égard de la France sur son déficit budgétaire qui dépasserait les 3% en 2015 et ne respecterait pas ainsi le fameux pacte de stabilité. Ce qui devait arriver arrive: Après avoir obtenu des délais de Bruxelles l'économie française, épuisée par un euro trop cher pour sa compétitivité, handicapée par des dépenses publiques et des charges sociales trop lourdes et par un ralentissement des recettes fiscales est totalement encalminée et donc dans l'incapacité de réduire son déficit.
L'augmentation du nombre de chômeurs en janvier prouve que le pari du gouvernement d'une stabilisation, voire d'une baisse des demandeurs d'emploi, est totalement perdu. Les beaux esprits de la pensée unique qui tuent à petit feu notre pays, veulent aller encore plus loin dans la politique d'économie budgétaire sans comprendre que cela est totalement contre productif si l'on garde une monnaie surévaluée et aboutira, comme en Grèce, à moins de croissance et plus de déficit. Mais surtout, ils ne réalisent pas à quel point notre pays qui a une démographie dynamique ne supportera pas le traitement de choc qu'on nous prépare.
Le choix est très simple:
-Soit François Hollande continue d'obéir aveuglément à son maître Mme Merkel qui, elle, dirige un pays en suicide démographique, alors que la France doit nourrir une jeunesse en panne d'espérance et ce sera l'explosion sociale généralisée ;
-Soit le gouvernement prend ses responsabilités, sort de l'euro au plus vite, redonne de l'oxygène ainsi à nos entreprises, un espoir à notre jeunesse et pourra alors réduire progressivement les déficits en entamant parallèlement les indispensables réformes de notre pays. N'oublions en effet jamais que les programmes de réduction de dépenses publiques et d'assainissement budgétaire ne peuvent fonctionner que si, parallèlement, la monnaie n'est pas trop chère et permet à nos entreprises de conquérir des marchés à l'exportation.
C'est ce qu'avait compris le général de Gaulle en 1958, qui avait osé à la fois créer le nouveau franc, dévalué de 20% et procédé à de fortes réductions de dépenses publiques. Tout proche de nous, c'est ce que vient de faire M. Cameron qui a dévalué la livre et en même temps assaini ses finances. A ceux qui agitent la peur de la dévaluation, il faut répondre tout simplement: regardez le monde qui nous entoure.
Pourquoi les pays qui réussissent dans la mondialisation et qui gagnent des parts de marché (Japon, Etats-Unis, Chine, Brésil, Inde, Australie, Canada) ont-ils tous laissé baisser fortement de 20 et 40% la valeur de leur monnaie? Combien de temps allons-nous traîner le boulet de l'euro trop cher et laisser asphyxier nos entreprises? Mme Merkel et l'Allemagne sont totalement inconscientes de la situation française. Leur démarche est inacceptable pour la France et irresponsable pour l'Europe.
Il serait temps que nos dirigeants disent leur vérité à ce pays ami qui, aujourd'hui, joue ouvertement contre nos intérêts économiques et sociaux. Il vaut mieux prévenir, maintenant, par un discours de franchise, laisser nos deux pays mener la politique de leur démographie, ce qui permettra alors des coopérations amicales sur des bases saines. Il y a urgence sinon le printemps risque d'être violent à Paris et Mme Merkel bien seule à Berlin.