Dans le journal « Le Marin » du 11 décembre 2013, est publiée une information pour le moins surprenante qui nous fait prendre conscience une fois encore des conséquences aberrantes que peuvent entraîner une décision européenne :
« À l’heure où le gouvernement veut renforcer la protection du pavillon français en matière de transport pétrolier et où le ministre des Transports dit défendre l’emploi des marins français à la SNCM, l’affaire ne manque pas de sel. Le FT Odin, un petit tanker sous pavillon italien appartenant au groupe turc Furtrans qui dispose d’une succursale française à Nice, devrait assurer à partir du 1er janvier l'avitaillement en fuel des navires dans les ports de Marseille et Fos pour le compte d’Esso. Les premiers clients seraient les ferries de la SNCM et de la Compagnie méridionale de navigation.
Le pétrolier, qui chargerait à la raffinerie de Fos pour livrer à Marseille, remplacerait les navires français armés au premier registre de Maritima. Cette compagnie assure historiquement le soutage à Marseille-Fos. Elle perdrait ainsi un quart de son activité et serait dans l’obligation de désarmer au moins un de ses quatre pétroliers. « Je peux comprendre qu’on puisse faire appel à de la main-d’œuvre étrangère aux conditions sociales françaises quand la survie d’une entreprise est en jeu, s’étonne Christian Domini, le patron de Maritima. Mais là, l’enjeu est autre… »
Il s’agirait plutôt de gratter quelques centimes à la marge, sachant que la prestation de transport, dans le soutage ne dépasse pas 7 euros la tonne pour un produit vendu 500 euros… Toute la filière marseillaise risque ainsi d’être déstabilisée. « Le FT Odin, s’il vient, doit être armé avec du personnel français premier registre sinon, c’est la preuve qu’on peut délocaliser à domicile », s’étrangle Frédéric Alpozzo, au nom de la CGT des marins de Marseille qui appelle à la grève à compter du 1er janvier. »
