En tant que membre du CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) de mon entreprise depuis plusieurs années, je suis amené chaque jour à faire respecter le Code du Travail et les droits des salariés, à discuter et à négocier avec les employeurs des améliorations des conditions de travail et de salaires des salariés. Cette expérience du terrain me permet d'analyser l'Accord National Interprofessionnel, dit "compétitivité des entreprises et sécurisation de l'emploi" et de visualiser ses conséquences directes sur les salariés.
Alors que plus de 200 000 personnes ont manifestées contre cet accord ; que celui-ci n'a été signé que par 3 syndicats "minoritaires" – si l'on se réfère aux dernières élections professionnelles – et par le MEDEF, on aurait pu imaginer que le Parlement allait logiquement pouvoir débattre et amender ce texte comme cela devrait être le cas. Et bien, non, si l'on en croit les déclarations de François Hollande, du gouvernement, d'une centaine de parlementaires socialistes, de plusieurs ténors de l'UMP et de l'UDI dont "François FILLON" qui voteront ce texte "si celui-ci n'est pas modifié". Pas étonnant vu que ce texte a été élaboré et pensé sous le précédent gouvernement et qu'il a naturellement été repris avec les mêmes objectifs par le gouvernement actuel. De plus, ils obéissent au diktat de Mme Laurence PARISOT, patronne du MEDEF, qui a récemment déclaré que si l'accord n'était pas traduit tel quel par le Parlement, il y aurait des conséquences.
Pourquoi donc ce texte est-il si polémique ? Tout simplement parce qu'il met à bat les principes fondamentaux du Code du Travail français et des acquis du Conseil National de la Résistance, et qu'il n'est pas fait pour garantir et améliorer les droits des salariés français, mais bien pour les diminuer au nom d'une flexisécurité et d'une compétitivité illimitée jusqu'à un alignement sur le modèle chinois ?! La question mérite d'être posée ! Une fois de plus, le gouvernement ne s'attaque pas à la racine du mal, c'est-à-dire au chomage de masse dû à un euro trop cher, au libre-échange intégral, à l'abandon de toute politique industrielle novatrice, ambitieuse et protectrice. Le gouvernement s'attache uniquement à adapter la société et les salariés français aux exigences de la finance mondiale (OMC, FMI), des marchés financiers, de la Commission Européenne et de la BCE. Cela est d'autant plus navrant que d'autres pays comme les Etats-Unis, la Chine, le Bresil, le Japon, l'Islande, et bien d'autres, adaptent la mondialisation à leur pays et pas l'inverse !
Debout La République réitère donc ses propositions pour une "économie relocalisée au service du progrès social":
- Reprendre notre liberté monétaire pour relancer la croissance
- Mettre en place un protectionnisme ciblé pour relocaliser les emplois
- Réformer notre système fiscal et de formation pour libérer les initiatives
- Refaire de la France un champion industriel
- Renforcer la participation et l’association des salariés à la vie de l’entreprise
- Mettre au pas la finance pour la remettre au service de l’économie réelle
Vous pouvez retrouver dans le détail toutes nos propositions en cliquant içi
Bruno Potier
Membre du Bureau National de DLR
Secrétaire général adjoint en chage des fédérations de l'Ouest