Depuis quelques semaines, les mauvaises nouvelles économiques s'enchainent à un rythme encore plus vertigineux. Face à ce constat d'échec, les experts de salon préconisent un remède de cheval à tous les pays d'Europe. En plus de la cure d'austérité, ils veulent faire croire aux hônnetes gens que la seule issue serait une déflation salariale sans précédent. C'est le sens de la note de Goldman Sachs rendue publique il y a un mois et qui préconise rien de moins qu'une baisse de 30% des salaires en France.
Mois après mois, la pression à la baisse des salaires s'accentue, savamment orchestrée par une politique européenne ultra-libérale qui organise une concurrence effrénée, dérégulée, déloyale. Désormais en France et dans toute l'Europe, y compris en Allemagne si souvent montrée en exemple, explose le phénomène des travailleurs pauvres. Et que vaut ce sacrifice ? La croissance est en berne , le chômage continue de progresser, la consommation s'effondre, les Etats-providence sont ruinés .
Cette logique a atteint ses limites, la colère gronde partout. Désormais à l'injustice insupportable de cette situation se rajoute la baisse catastrophique de la demande intérieure, grippant un des principaux moteurs de croissance .
Jean-Pierre Enjalbert est maire et conseiller général de Saint-Prix. Il est aussi une des figures majeures de Debout la République. Membre du Bureau national et délégué à la Transition environnementale, il a porté DLR sur les fonds baptismaux. Il a récemment co-écrit un livre avec Xavier Legay qui prend le contre-pied de la pensée unique et intitulé "Les salaires trop bas nous coûtent trop cher". Les deux auteurs apportent une argumentation documentée et référencée pour proposer une autre voie, de justice et de relance, sans peser sur les employeurs pénalisés par le poids des charges : la hausse des bas salaires financée par la baisse des charges salariales.
Ils démontrent, chiffres à l'appui, que loin de se traduire par un appauvrissement de l'Etat, la mesure peut s'avérer rapidement productive ! À la condition de l'intégrer dans une politique économique globale telle que proposée par notre mouvement. A condition de faire des choix .
Ce plaidoyer, cet argumentaire ouvre le débat sur ce sujet crucial et montre que l'on peut raisonnablement redonner espoir à nos concitoyens, pour peu que l'on ait la curiosité de sortir des sentiers battus et rebattus et le courage de résister aux sirènes des démagogues.
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