Alors que Nicolas DUPONT-AIGNAN proposait de soutenir l’apprentissage, mesure phare de son programme présidentiel avec notamment pour objectif 1 million d’apprentis en 2027. Le gouvernement décide de sacrifier l’apprentissage…
A seulement quelques semaines de la rentrée, certains centres de formation tirent la sonnette d’alarme en dénonçant des baisses de crédit parfois supérieur à 30 % ! En effet, fervents adeptes du « en même temps », les ministres Dussopt et Ndiaye disent vouloir «soutenir l’apprentissage » mais donnent un coup de rabot budgétaire aux organismes de formation. Mettant ainsi en difficulté des organismes de formation et conduisant à l’abandon de projets d’ouverture de sections.
Pourtant certaines formations et certifications correspondent à des métiers très porteurs, actuellement recherchés par les employeurs en pénurie de main d’œuvre comme les métiers de bouche, de l’informatique, de l’artisanat…
Avant d’aborder l’apprentissage, il est plus que jamais nécessaire de redonner un sens à l’orientation dès la 4ème. Alors que le chômage des jeunes avoisine les 25 %, la France comptait seulement 700 000 apprentis en 2021 contre 1,5 millions en Allemagne. Pour mémoire, les deux tiers des jeunes diplômés effectuant un apprentissage trouvent un emploi dans les sept mois qui suivent la fin de leur formation contre 50 % pour les autres et nombre de dirigeants de TPE et PME, ces entreprises qui font vivre la France, sont passés par cette filière et la plébiscitent. Nous pourrions améliorer l’orientation des élèves en présentant ces métiers deux heures par mois à partir du collège. Nous proposons de « doper l’apprentissage » qui offre aux jeunes une formation duale, c’est-à-dire pratique en entreprise et théorique en école et ainsi viser 1 million d’apprentis à la fin du quinquennat.
Les propositions concrètes de Nicolas DUPONT-AIGNAN pour l’apprentissage :
- Mettre en valeur les entreprises qui font l’effort de former des apprentis et créer un label affichable par les PME formant un ou plusieurs apprentis. Ce label facilitera l’accès aux marchés publics.
- Permettre d’adapter la durée et les horaires de travail des apprentis mineurs à l’horaire de travail de l’entreprise sur avis conforme du médecin du travail lors de la visite d’embauche : certaines entreprises se voient contraintes de renoncer à l’embauche d’un apprenti mineur en raison de l’impossibilité légale de faire coïncider les horaires théoriques et réels de travail.
- Alléger les contraintes pour le chef d’entreprise : désigner, à la signature du contrat, un interlocuteur unique chargé d’accompagner le chef d’entreprise pour toutes questions relevant de la gestion des absences, du transport, du logement et de l’hébergement ou des problèmes d’ordre plus généraux tels qu’un comportement inapproprié.
- Cibler les formations sur ceux qui en ont vraiment besoin (jeunes sortis du système scolaire et chômeurs de longue durée) et ainsi consacrer un budget plus important par personne formée.
- Créer un organisme régional ad hoc, incluant les régions et les partenaires sociaux, très au fait du monde du travail, qui assurera l’orientation des élèves.
Nicolas DUPONT-AIGNAN était le seul candidat à l’élection présidentielle à ne pas sacrifier l’apprentissage de nos jeunes, en proposant un ambitieux projet de près de 8 milliards d’euros, totalement financé. L’État quant à lui décide de ne pas miser sur l’avenir pour réaliser entre 750 et 800 millions d’euros d’économie sur l’apprentissage.
Le « quoi qu’il en coûte » du gouvernement semble s’arrêter quand il s’agit de l’avenir de nos enfants…
Maël Camerlynck
Chargé de mission
Fédération du Nord