Interview de NDA dans le JDD “Nous sommes en concurrence avec des esclaves!”

INTERVIEW – PSA Peugeot-Citroën a annoncé jeudi la suppression de 8.000 emplois en France. Contacté par le Journal du Dimanche, Nicolas Dupont-Aignan s'en indigne et prône une sortie de l'euro et un protectionnisme ciblé pour faire face à ces "hémorragies"."Le voile est tombé sur le Parti socialiste. Il est aussi impuissant que l'UMP", déplore le leader de Debout la République et ex-candidat à la présidentielle.

PSA Peugeot-Citroën a annoncé jeudi matin la suppression de 8.000 emplois en France…
 Combien de temps allons-nous attendre pour réagir? Le désert industriel et la révolte sociale nous attendent. Le gouvernement se couche face aux délocalisations. Et l'impuissance publique est la même quelques soient les gouvernements. Nous avons perdu un million d'emplois industriels en douze ans, c'est un scandale absolu! Toutes les entreprises partiront et la situation va vite devenir incontrôlable…

Quelles solutions préconisez-vous?
Une sortie urgente de l'euro et un protectionnisme ciblé urgent. On ne peut pas demander aux entreprises de rivaliser avec des salariés payés dix fois moins cher. Nous sommes en concurrence avec des esclaves! De même, notre monnaie est surévaluée de 20% et les charges sont élevées. C'est intenable. Il faut traiter les causes. Sans cela on ne guérit pas d'une maladie.

Vous avez rencontré les salariés de PSA Aulnay durant la campagne présidentielle.
 A deux reprises j'ai rendu visite aux salariés d'Aulnay. François Hollande aussi, il les a rassurés pendant la campagne. Il les a endormis plutôt!

Que pensez-vous de l'action du gouvernement au sujet de PSA Peugeot-Citroën?
Aujourd'hui, le voile est tombé sur le Parti socialiste. Il est aussi impuissant que l'UMP. Tous deux sont prisonniers des mêmes dogmes. Arnaud Montebourg avait pourtant la bonne analyse. Lors de la primaire socialiste, il plaidait pour le protectionnisme. Une fois au gouvernement il ne peut rien faire!

Marisol Touraine a annoncé, jeudi matin, que le gouvernement mènerait une étude sur la situation du groupe. Que pensez-vous de cette démarche?
C'est ridicule! Nous voulons des actes, pas des études. C'est une honte! Rien ne va changer. Qu'est ce qu'ils vont faire? Le constat que l'entreprise n'est pas assez compétitive… Et après que fait-on concrètement?

Une entrée de l’État au capital de Peugeot (idée rejetée par Philippe Varin, Ndlr) pourrait-elle être une solution?
Cela ne changera rien. L’État est au capital de Renault et cela ne l'empêche pas de délocaliser. Soit vous protégez l'industrie, soit vous continuez l'hémorragie…

Que comptez-vous faire sur ce dossier?
J'ai demandé la création immédiate d'une commission d'enquête à l'Assemblée nationale sur l'automobile. Il faut ouvrir les yeux des parlementaires en matière de délocalisations. Ce sont de véritables hémorragies. L'automobile sera la sidérurgie des années 2010. Il faut une réelle prise de conscience de nos responsables politiques et médiatiques.