Le déficit du commerce extérieur de la France a battu un record en 2011 à 69,59 milliards d’euros contre 51,52 milliards en 2010. Entre 1990 et 2011, la France a ainsi vu sa part de marché mondiale à l’export tomber de 6,2% à 3,6%. Ces chiffres sonnent comme le cinglant échec de la politique économique menée depuis plus de 20 ans.
La France comme l’Europe est en effet offerte à un libre-échange déloyal qui laisse nos entreprises lutter à armes inégales face à des pays à bas coût où l’exploitation humaine et la destruction de l’environnement sont la norme.
Un déficit de compétitivité d’autant plus insurmontable en l’état qu’au dumping monétaire d’un Yuan sous-évalué s’ajoute le dogme d’un euro cher. Pour rester compétitives, nos entreprises sont alors contraintes de délocaliser et d’importer tout ou partie de leurs productions.
Un euro taille unique pour des économies différentes qui, par sa cherté favorise les importations des pays du sud et les exportations des pays du nord du continent, accentuant les divergences au sein de l’Europe et la crise que connaissent nos pays.
Les quelques points de compétitivité que le gouvernement essaye laborieusement de gagner par des mesures de fin de mandat ne suffiront pas à inverser la tendance et offrir une bouffée d’oxygène à nos industries asphyxiées. Il est temps de passer à une politique alternative où l’Europe ne soit plus la seule zone économique ouverte à tous les vents de la mondialisation par l’instauration d’un protectionnisme intelligent, et où chaque Etat disposerait d’une monnaie adaptée aux réalités de son économie par le passage à la monnaie commune.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne et candidat à la présidence de la République