L’idée de surtaxer la cotisation aux mutuelles est un scandale dans le scandale.
Scandale de ce plan d’austérité déguisé, destiné à plaire aux agences de notation, aux fonds spéculatifs, à l’Europe de Bruxelles, à l’euro, à tout ce système qui tue l’économie réelle au profit de la finance internationale et des multinationales.
Scandale du déficit de la Sécurité Sociale, privée de ressources par une économie qui se meure, par le chômage de masse, par le refus de faire contribuer les revenus du capital aussi bien que les revenus du travail.
Et voilà maintenant qu’après avoir tout fait pour inciter les Français à souscrire à des mutuelles qui ne sont pas un système de solidarité, mais en fait un système d’assurance privée déguisé, jusqu’à rendre l’adhésion obligatoire à l’embauche dans une entreprise, on veut faire croire maintenant que les adhérents des mutuelles sont des nantis qui doivent payer pour le déficit public, creusé par une politique économique qui asphyxie la France et par le renflouement incessant des banques et d’un Euro moribond.
Cette mesure porte le cynisme et l’irresponsabilité à leur comble. Incapable de changer de cap économique, tout entier soumis au système du toujours plus pour le CAC 40, le gouvernement en vient maintenant à faire payer les Français deux fois ; une fois en imposant le système des mutuelles pour garder un minimum de chance de se faire soigner convenablement, une deuxième fois en taxant l’adhésion !
On nous annonce que cette surtaxe serait limitée aux contrats les plus avantageux, mais on sait ce qu’il en est des promesses une fois mis le doigt dans l’engrenage. En réalité, tout est devenu bon pour colmater un système économique à bout de souffle quitte à précipiter la dégradation de l’état de santé des Français qui sont de plus en plus résignés à ne plus se soigner.
L’UMP et le PS, qui ont chacun contribué depuis trente à dégrader notre système de santé basé sur la solidarité de tous avec tous ne sont plus légitimes pour gouverner les Français. En 2012, changeons de cap !
François Morvan
Chirurgien, et Vice-président de DLR Délégué National à la Santé