Chaque année, des millions d’animaux sont exportés hors UE (pays d’Afrique du Nord, Moyen- Orient, Turquie, Israël, Égypte, Australie, États-Unis, Canada…) et à l’intérieur de l’UE (Allemagne, Italie, Espagne…) dans des conditions épouvantables. Ces transports peuvent parfois durer des centaines d’heures au mépris du bien-être animal. Les animaux souffrent, et parfois meurent avant même d’arriver à leur destination finale. Ils subissent durant cette phase de transfert des conditions de surpopulation, de déshydratation, de malnutrition et d’épuisement, ce qui est tout à fait insoutenable à notre époque, et surtout contraire à la loi.
Ces transports inappropriés et inacceptables favorisent la promiscuité animale et conduisent, de facto, inévitablement à la transmission de virus inter-animaux (grippe aviaire, peste porcine..).
Lorsque les animaux arrivent à destination, leur calvaire n’est pas pour autant terminé. Déchargés brutalement, maltraités, ils sont souvent abattus dans des conditions terribles (mal étourdis ou pas étourdis du tout avant l’abattage).
Que dit la réglementation ?
Au sein de l’UE, les transports d’animaux, sans repos, ne doivent pas excéder 29 heures pour les bovins et ovins, caprins, 24 heures pour les chevaux et porcs, 19 heures pour les animaux non sevrés.
Au-delàs de cette durée, un repos de 24h est obligatoire. Les animaux doivent être nourris, abreuvés et pouvoir se reposer. Or, la loi européenne sur les transports d’animaux vivants n’impose aucune limitation de durée maximale de transport, ce qui a engendré de nombreuses dérives et infractions :
– dépassements des temps de transport sans pause,
– surpopulation, espaces réduits,
– températures élevées,
– mauvaises conditions sanitaires de transport…,
Face à ce terrible constat, beaucoup d’associations s’élèvent et demandent une amélioration sensible des conditions de transport des animaux vivants et une limitation de leur déplacement à 8 heures.
Mais, la Commission européenne n’a pas jugé utile de modifier la législation actuelle, mais propose de renforcer l’application de la réglementation existante. Ce qui est un leurre…!
De nombreux pays ont pourtant pris des initiatives, afin d’améliorer le bien-être animal comme l’Allemagne qui a soumis à l’UE un projet de loi excluant le transport des femelles gestantes, ou la Suisse et la Suède qui interdisent des transports supérieurs à 8 heures.
D’autres associations demandent tout simplement la fin des transports d’animaux vivants sur de longues distances.
Avec Debout la France, nous prônons une remise en cause de la législation européenne et nous militons pour que des mesures nationales interdisent sur le territoire national le transport d’animaux vivants pour des durées supérieures à 8 heures, pour progressivement le remplacer par la seule exportation de la viande.
Carole Pelisson
Déléguée nationale au Bien-Être Animal