Un rendez-vous mondial qui veut permettre de mobiliser les énergies et sensibiliser les mentalités.
L’obésité est une maladie chronique multifactorielle qui prend racine dans notre société industrielle et n’est pas seulement due à une mauvaise alimentation (alimentation industrielle de produits transformés) et à une grande sédentarité.
Ces deux causes souvent mises en avant sont culpabilisantes et n’expliquent pas tout.
Des facteurs génétiques entrent en jeu (un individu à plus de risques d’être obèse si des membres de sa famille le sont aussi): des traumatismes vécus dans l’enfance, le stress peuvent avoir une incidence toxique sur le métabolisme en augmentant la production de cortisol qui induit une accumulation anormale de la graisse ; mais aussi bon nombre de médicaments, des virus, peuvent entrainer une prise de poids ; le manque de sommeil qui perturbe les hormones et sans oublier la composition du microbiote intestinal (la richesse, la composition et les fonctions du microbiote peuvent être associées à une susceptibilité plus ou moins importante de développer des maladies métaboliques ).
Les causes épigénétiques et environnementales ne sont pas, par ailleurs, à négliger : les perturbateurs endocriniens sont de plus en plus incriminés dans la prise de poids.
Le 16 décembre dernier, la députée Sandrine Josso a remis son rapport sur la santé environnementale et constatait une prévention lacunaire de l’obésité : « les facteurs environnementaux sont largement sous-estimés dans cette pathologie »
Selon l’OMS, l’obésité se caractérise par « une accumulation anormale de graisse corporelle qui peut nuire à la santé ». Une des anomalies majeures du tissu adipeux associée à l’obésité est l’inflammation, avec son cortège de complications. Maladie de l’adaptation aux récentes évolutions des modes de vie, l’obésité résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques qui aboutit à une accumulation des réserves stockées dans le tissu graisseux.
L’obésité est une pathologie complexe déclarée, depuis 1997, comme maladie chronique par l’OMS.
20 millions de Français souffrent de maladies chroniques !
C’est la 5 ème cause de mortalité reconnue par l’OMS.
Les chiffres : 800 millions d’adultes souffrent d’obésité dans le monde. Le nombre a presque triplé depuis 1975. 10 millions de Français, soit 17 % de la population nationale.
Bien sûr, l’obésité est un facteur de risque pour développer un diabète, des maladies cardio-vasculaires, une apnée du sommeil, des cancers, des pathologies articulaires, hépatiques, rénales ….et donc réduire l’espérance de vie.
Il faut aussi souligner le retentissement psychologique et social de la maladie dans une société très axée sur la minceur.
Accéder à une meilleure compréhension des causes et des mécanismes biologiques est aujourd’hui un des plus grands enjeux de la recherche. Prévenir le développement de l’obésité est donc primordial. Les associations de patients demandent un plan de lutte reposant sur 4 piliers : reconnaissance, prévention, formation et prise en charge.
La crise sanitaire actuelle nous a montré que 47 % des personnes admises en réanimation pour la covid 19 étaient atteints d’obésité.
L’épidémie a prospéré sur le terrain de l’obésité, une face cachée de la pandémie.
Personnellement, le premier patient que j’ai vu en mars 2020 atteint de la Covid-19 était un jeune de 28 ans…..obèse…!
Il est clair que la pandémie actuelle masque l’autre épidémie qualifiée de « mondiale » par l’OMS, celle de l’obésité.
Si la France avait fait le choix d’une véritable prise en charge de l’obésité, elle n’afficherait probablement pas aujourd’hui le chiffre de 86 000 morts de la covid-19.
La crise sanitaire actuelle aura tristement servi à ouvrir les yeux sur ce fléau.
Notre santé est déterminée par notre mode de vie ; il faut en prendre conscience.
A Debout La France, nous voulons passer d’une médecine curative à une médecine préventive qui est particulièrement défaillante. Cette explosion des maladies chroniques est liée aux politiques de prévention qui demeurent aujourd’hui inexistantes.
L’explication est à chercher du côté de notre mode de vie – notre alimentation avec une nourriture ultra transformée, nos transports dans un contexte de pollution atmosphérique, un contexte social détérioré (inégalités, précarité ..), les composés chimiques que l’on trouve partout dans notre environnement sont suspectés de provoquer des troubles au niveau du métabolisme.
Cette prévention peut se faire dès l’âge scolaire pour sensibiliser aux méfaits de la malbouffe, à l’activité physique, à prendre soin de soi, à l’hygiène (cette crise sanitaire aura fait redécouvrir le lavage des mains !). Il faut réhabiliter la santé scolaire.
Nous ne règlerons pas le problème des maladies chroniques et de l’obésité, en particulier, en donnant toujours plus de médicaments, mais bien en s’attaquant aux causes.
Nous souhaitons faire de la santé environnementale (qui lie santé humaine, animale et environnement) une grande cause de notre programme santé, car, en effet, tout est lié.
L’obésité est devenue un enjeu de santé publique de plus en plus important.
Il aura fallu la crise que nous traversons pour créer, enfin, un consensus autour de l’idée que la santé environnementale doit être une priorité du 21ème siècle.
A Debout La France, c’est pour nous une priorité et nous y travaillons.
Véronique Rogez
Déléguée Nationale à la Santé