La covid-19 a chamboulé la vie quotidienne des personnes handicapées.
Après la fin du confinement c’est l’occasion de faire un point.
Le manque de matériels (masques, tests) a bien entendu obligé la fermeture de nombreux établissements. Les résidents ont été obligés de rejoindre leur famille quand cela était possible. D’après une dizaine de témoignages de directeurs de différents établissements, ce fut un véritable bouleversement.
Ils ont noté une nette aggravation des soins et de l’accompagnement. A cela s’ajoute une absence record du personnel. Certains d’entre eux étaient moralement très perturbés faute de préparation et d’encadrement suffisants de la part du gouvernement.
Mais le sujet qui a le plus perturbé les responsables des établissements est sans aucun doute la bureaucratie.
Les annonces du Président de la République ne correspondaient en rien à la situation dans les centres. Et dès les lendemains des différentes annonces, les parents réclamaient de suivre à la lettre ce qu’ils avaient entendu la veille. Mais les centres ne recevaient les consignes précises et adaptées de l’Agence Régionale de Santé (ARS) que bien plus tard. Les rapports avec la famille sont devenus très tendus. A l’unanimité, ce fut le sujet le plus difficile à traiter.
Les directeurs et le personnel se sont adaptés. Certains avaient même anticipé en achetant des masques. Il était donc possible de prévoir et de s’adapter à cette épidémie grâce au professionnalisme des personnels malgré l’incurie de l’Etat.
De nombreux centres ont ainsi pu éviter des décès grâce à la réactivité, la lucidité, les initiatives, la créativité, l’innovation ont été une force majeure dans un contexte de ruptures fortes. En privilégiant l’écoute permanente des intéressés.
Sur le plan quotidien des résidents, l’après confinement se déroule dans les mêmes conditions.
La question de la prime « covid » a été largement annoncée dans les médias pour satisfaire les citoyens qui veulent récompenser les soignants. Mais là aussi un retard à l’allumage du gouvernement qui laisse les associations sans réponse à ce jour.
Un déséquilibre a été évoqué entre le personnel des structures financées par le département et celui des structures financées par l’assurance maladie et l’ARS. Un sentiment d’injustice entre les salariés est palpable. Le sens de la responsabilité et de l’engagement est pourtant identique !
A ce jour, le gouvernement a choisi de renvoyer la responsabilité aux départements, ce qui n’est pas du tout ce qui avait été promis aux Françaises et aux Français ! Quelle honte de faire de la propagande politique sur le dos de celles et ceux qui s’occupent des plus fragiles.
Debout la France met plus que jamais au cœur de son projet politique la dignité des personnes en situation de handicap. Nous exigeons que l’Etat paie les primes à tous ceux qui le méritent, sans discrimination. Nous demandons que les mesures nécessaires soient prises pour préparer une éventuelle deuxième vague, notamment en préparant les stocks nécessaires et en appliquant les meilleures pratiques qui ont fait leur preuve sur le terrain.
Erick Damaisin
Délégué national en charge de la dignité des personnes en situation de handicap