Nous nous félicitons de la décision du Tribunal Administratif rendue ce 5 juin 2020 qui annule les délibérations de la CFVU (Commission de la Formation et de la Vie Universitaire) de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne des 16 avril et 5 mai 2020 portant validation automatique des 1er et second Semestres 2019-2020 par attribution à tous de la note de 10 (éventuellement « améliorable » !) ; nous prenons donc acte, même si nous devrons rester vigilant à l’égard d’un tel précédent, du mandat donné au Président de l’Université de définir lui-même des modalités d’examens adaptées à la situation sanitaire actuelle mais garantissant la qualité des diplômes.
Cette qualité des diplômes délivrés par l’Enseignement public constitue en effet pour nous le seul « bien commun » de tous les étudiants issus de familles modestes qui ne peuvent, sauf à s’endetter massivement et durablement, accéder aux formations privées très coûteuses censées dynamiser leur insertion sociale et professionnelle, et qui ne peuvent donc compter que sur leur travail, leur compétence et leur mérite pour trouver dans la Société la juste place correspondant à leurs aptitudes et à leurs goûts.
C’est bien la fonction du diplôme que d’attester de cette compétence et de ce mérite ; dévaluer celui-ci en le « distribuant » sans discernement, au nom d’un égalitarisme dévoyé, ce serait accepter le principe d’une société « à deux vitesses », profondément inéquitable et définitivement « bloquée », une société « d’Ancien Régime » dans laquelle la nécessaire hiérarchie sociale serait prédéterminée par le seul capital économique et social hérité.