Le 26 février 2020,
Lundi 24 janvier, l’OMS a alerté l’opinion mondiale sur « une éventuelle pandémie » de Coronavirus, invitant les Etats à se préparer à y faire face. Alors que l’épidémie affecte dans le monde plus de 80.000 contaminés et a donné la mort à plus de 2700 personnes, l’Italie voit depuis quelques jours des foyers épidémiques se multiplier sur son sol avec près de 300 cas déclarés. Cette situation exige du Gouvernement qu’il prenne des mesures à la hauteur de la crise sanitaire qui menace la France.
Déjà le 26 janvier, informé par des biologistes de Debout La France, j’ai souhaité alerter l’opinion sur la nécessité que le Gouvernement prenne un plan de précaution avec plusieurs mesures de bon sens, parmi lesquelles la suspension de vols avec les zones à haut risque, les contrôles aux frontières, le fait de rendre obligatoire un formulaire de traçabilité pour toute entrée sur le territoire et la garantie d’avoir les équipements de protection suffisants pour nos personnels de soin en cas de pandémie.
Je regrette qu’il ait fallu attendre que notre voisin italien soit frappé par le Coronavirus afin que le Gouvernement prenne enfin conscience de l’urgence à prendre de véritables mesures. Ainsi, je salue les décisions enfin prises par l’Etat consistant notamment à augmenter la capacité de tests de diagnostic rapide partout en France, à réapprovisionner en masques nos personnels soignants et à exiger un confinement à domicile des élèves ayant voyagé dans les zones à risque.
Toutefois, je constate que depuis le début de l’épidémie, le Gouvernement a malheureusement toujours réagi avec un temps de retard ou un manque de cohérence. Ainsi, comment peut-on demander aux enfants ayant voyagé en Italie de rester confinés 14 jours sans aller à l’école alors même qu’on laisse ce soir 3000 supporters italiens assister à un match de foot qui se tiendra à Lyon ? C’est absurde.
C’est pourquoi je réclame, à nouveau, le rétablissement des contrôles aux frontières nationales (y compris dans les gares et aéroports lors de trajets internationaux) afin que chaque personne entrant sur le territoire soit identifiée et remplisse un formulaire de traçabilité portant sur les 14 jours précédents et à venir. Ainsi, toute personne venant ou ayant transité par une zone à risque doit être dépistée.
De plus, la récente grève des personnels hospitaliers ayant révélé une véritable saturation de nos centres de soins, je m’inquiète quant à la capacité de nos hôpitaux publics à faire face à une épidémie de masse sans pour autant devoir négliger les autres pathologies. C’est pourquoi je réclame au Gouvernement qu’il assure la sensibilisation de nos personnels de santé, qu’il dote nos soignants d’équipements de qualité, et qu’il garantisse des espaces suffisants pour accueillir de possibles contaminés partout en France.
Par ailleurs, alors que 80% des principes actifs de nos médicaments sont produits en Asie, le risque de pénurie dû à l’épidémie révèle la nécessité, à terme, de relocaliser la fabrication de nombreux médicaments. Cette politique de bon sens favoriserait non seulement la création d’emplois et l’innovation sur notre sol, mais en plus les remboursements de la Sécurité sociale profiteraient davantage à notre économie qu’à des laboratoires situés à l’autre bout du monde. Par-delà la fabrication de médicaments, l’épidémie de Coronavirus démontre la nécessité de relocaliser l’ensemble des productions vitales et stratégiques sur notre sol et de réguler cette mondialisation incontrôlée qui nous rend si dépendants. C’est tout le sens du programme de Debout La France.
Avoir le courage d’agir aujourd’hui, c’est tout faire pour éviter demain des mesures de confinement et des victimes supplémentaires. Afin d’être rassurés, les Français n’attendent pas du Gouvernement qu’il adopte une communication infantilisante, mais bien qu’il applique le principe de précaution pour contenir la propagation du virus et pour être prêt en cas d’épidémie sur notre sol.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout La France
Député de l’Essonne