L’association L214 vient de révéler un nouveau scandale de maltraitance animale au sein de l’abattoir Sobeval en Dordogne, qui pratique l’abattage conventionnel mais également rituel.
Les images sont effrayantes : on y voit des veaux suspendus alors qu’ils ont encore des signes de conscience et se débattent. Les animaux souffrent à cause de gestes mal exécutés, comme le cisaillement de la gorge ou lors de l’utilisation du pistolet d’étourdissement. La tête n’étant pas bloquée, l’animal bouge, les salariés ratent le geste et sont obligés de renouveler le tir, au risque de blesser l’animal et de lui occasionner des souffrances inutiles. On remarque également des violations de la loi en matière d’égorgement sans étourdissement alors que cette pratique est déjà synonyme de souffrances pour l’animal.
En effet, l’animal doit rester immobilisé durant la saignée jusqu’à ce qu’il ne présente plus aucun signe de conscience. Il doit normalement y avoir un contrôle de cette perte de sensibilité avant de libérer l’animal de la machine qui l’immobilisait. Par souci de gain de temps, les sacrificateurs les laissent sortir alors qu’ils sont encore conscients, ce qui prolonge l’agonie de l’animal. On peut également s’inquiéter d’un risque sanitaire lorsque l’on voit certains veaux vomir le contenu de leur estomac avec la section de leur œsophage, souillant ainsi les carcasses et aggravant le risque de contamination de la viande par des bactéries dangereuses pour le consommateur. Ces images sont d’autant plus scandaleuses que la viande qui sort de cet abattoir sera certifiée bio ou Label Rouge !
Cet abattoir est l’un des plus importants de France : 90 veaux sont abattus à l’heure soit 3400 chaque semaine. Avec cette cadence industrielle imposée aux salariés de l’abattoir et le manque de formations dont ils disposent, il ne faut pas s’étonner de voir que de telles pratiques subsistent. Ce n’est en effet pas la première fois que l’association montre des images de maltraitance animale dans des abattoirs, et pourtant, la réponse du gouvernement n’est pas à la hauteur des attentes. Il a en effet proposé, lors de la loi Egalim de lancer l’expérimentation de la vidéosurveillance dans les abattoirs, sur la base du volontariat. Ce ne sont évidemment pas les abattoirs qui sont hors-la-loi qui s’engageront dans ce sens.
A Debout La France, comme 85% des français selon un sondage IFOP réalisé cette année, nous demandons la fin de l’égorgement sans étourdissement, après négociation avec les cultes pour trouver une solution respectueuse des croyances et de la dignité animale. L’installation de la vidéosurveillance dans les abattoirs s’impose également comme une mesure de bon sens afin de fournir aux services vétérinaires des preuves à charge ou à décharge.
Enfin, en attendant l’interdiction de l’égorgement sans étourdissement et pour laisser le temps à la filière de se réorganiser, il faut mettre en place l’étiquetage des conditions d’abattage sur les produits au nom du droit du consommateur d’être informé, comme Nicolas Dupont-Aignan l’a exigé lors d’une proposition de loi en avril 2019.
Anne-Sophie Frigout
Déléguée nationale à la dignité animale